* Dans cette perspective, les délégués de Kinshasa et les groupes armés se retrouvent depuis quelques jours à Naivasha au Kenya pour préparer cette rencontre.
Groupes armés et gouvernement tiendront dans les prochaines semaines une séance de pourparlers de paix dans l’est de la RDC, après trois premières réunions au Kenya.
La ville de Naivasha, à une centaine de km de Nairobi, accueille un atelier préparatoire de « Nairobi IV« , la quatrième phase des consultations de paix en vue d’une solution pacifique à la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Des délégués de la facilitation kenyane, du secrétariat technique de l’EAC, de la Monusco et de la Présidence Rd congolaise participent à cette réunion. C’est la suite de la troisième session du « dialogue inter-congolais« , qui avait réuni pendant huit jours à Nairobi au Kenya des représentants d’une cinquantaine de groupes armés, du gouvernement et de la société civile.
Conduite par le Haut Représentant du Chef de l’Etat chargé du processus de Luanda et Nairobi, le Professeur Serge Tshibangu, la délégation présidentielle entend apporter sa contribution intellectuelle dans la préparation de la quatrième phase des consultations prévues dans les prochaines semaines à Kinshasa, Goma, Bunia et Bukavu suivant la recommandation prise à l’issue des travaux de Nairobi III. Les terroristes du M23, qui mènent une offensive dans l’Est du pays en dépit du cessez-le-feu censé entrer en vigueur le 7 mars, ne participent pas à ces discussions dont la médiation est assurée par l’EAC. L’ancien président kényan, Uhuru Kenyatta, œuvre en tant que « facilitateur » du processus de Nairobi.
Les travaux préparatoires de Naivasha portent sur le choix des participants à ces consultations, l’élaboration du programme détaillé pour chaque étape retenue, les questions logistiques et budgétaires ainsi que les matières qui seront traitées à cette 4ème phase des consultations, en terre congolaise.
En trois jours d’échanges, les participants se sont organisés en 4 ateliers correspondant aux différents thèmes de travail avant de produire un rapport qui sera présenté au Facilitateur qui le soumettra, à son tour aux Chefs d’Etat membres de l’EAC.
De l’avis de tous, la 4ème phase de ce processus soutenu par la communauté internationale doit produire plus de résultats que les précédentes étapes.
Nairobi IV est la suite du processus politique entamé depuis avril 2022 à Nairobi au Kenya.
Au cours des trois dernières phases, des consultations ont été organisées en RDC et à Nairobi avec une cinquantaine de groupes armés ayant souscrit au processus de désarmement et réintégration sociale à travers le P-DDRCS, des représentants de la société civile et des communautés.
Après le passage des membres du Conseil de sécurité de l’ONU à Kinshasa et à Goma, la RDC n’a plus d’alternative que négocier. Kinshasa a appelé, sans se faire écouter, le Conseil de sécurité des Nations Unies à être plus actif face à la situation sécuritaire dans l’Est de ce pays, en prenant des résolutions pour mettre fin à l’insécurité causée par des groupes armés étrangers dans l’Est de la RDC.
« Protéger l’intégrité territoriale de la RDC incombe au gouvernement congolais et à son armée. N’attendez pas de l’ONU qu’elle règle des choses de manière magique et de manière instantanée à la place des autorités congolaises« , a dit Nicolas de Rivière, ambassadeur de la France à l’ONU et co-président de la délégation du Conseil de Sécurité, en visite en RDC. Des propos qui ont énervé les dirigeants congolais. Les diplomates onusiens ayant dédouané l’ONU de toute responsabilité dans la détérioration de la situation tant sécuritaire qu’humanitaire dans la partie orientale du pays.
En réponse, le gouvernement, estimant que le désastre sécuritaire dans l’Est de la RDC est un héritage des Nations unies, a qualifié de « scandaleux et inadmissible« , la prise de position de ses délégués censés examiner les causes profondes de cette situation et en apporter les réponses idoines.
A la lumière de la posture des Nations Unies, Kinshasa ne devrait pas s’attendre au miracle de la part de l’ONU. Le salut pour l’instant réside peut-être dans les négociations. La rencontre préparatoire de Naivasha mène à ses pourparlers de paix dans l’est du pays. Didier KEBONGO, Avec Cellcom Présidentielle.