Ituri: Au moins 200 civils tués et 52.000 personnes déplacées en 2 mois

La province de l’Ituri a connu une détérioration drastique de la situation sécuritaire. Entre le 1er décembre 2022 et le 23 janvier 2023, au moins 200 civils ont été tués à la suite d’attaques de groupes armés non-étatiques.

Les plus récentes attaques ont eu lieu à Nyamamba et Mbogi où trois fosses communes, contenant 49 victimes, dont six enfants, ont été découvertes, et à Plaine Savo, un site de déplacés, où une attaque a entrainé la mort d’au moins sept personnes déplacées, dont cinq enfants, renseigne un communiqué de presse du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha, en anglais), rendu public hier mercredi 25 janvier. Du fait de ces violences, 52.000 personnes ont dû trouver refuge dans des zones plus sûres ces dernières semaines, dont 35000 au site de déplacés de Rhoe, poursuit la source.

« Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces violences envers les populations et présentons nos plus sincères condoléances aux familles endeuillées. Cette résurgence de la violence nous interpelle sur les efforts collectifs à mener pour pacifier la province afin que les Congolais puissent vivre en paix« , a indiqué  le Coordonnateur humanitaire en RDC, Bruno Lemarquis.

Les récentes violences de Plaine Savo surviennent presque une année après la sanglante attaque armée du 1er février 2022 contre le même site, ayant fait 62 victimes. Ces crimes ignobles et lâches constituent des violations flagrantes du caractère civil et humanitaire des sites de déplacés et des infrastructures civiles tel que consacré par le droit international humanitaire, a-t-il poursuivi. 

« Au nom de la communauté humanitaire, je lance un vibrant appel à toutes les parties prenantes pour le respect scrupuleux du caractère civil et humanitaire des lieux d’accueil des personnes déplacées internes« ,  a fait savoir M Lemarquis.

Il est impératif de prendre des mesures urgentes et décisives pour mettre fin aux attaques contre les civils, à l’impunité et pour accélérer les processus de cohésion sociale, a-t-il ajouté.

Vivement le respect du processus de Nairobi

Pour le Coordinateur humanitaire en RDC: »les groupes armés doivent cesser les hostilités et respecter les engagements pris dans le cadre du processus de Nairobi. Pour ceux qui ne l’ont pas fait, il est urgent qu’ils y adhèrent. De même, il est essentiel que les groupes armés adhèrent au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS) afin de participer activement à la pacification de la province« . 

Par ailleurs, les épisodes successifs de violence représentent un risque réel pour la sécurité du personnel humanitaire, qui doit pouvoir être en mesure d’apporter une assistance aux personnes vulnérables sans être une cible, conformément au droit humanitaire. L’accès humanitaire doit également être préservé, pour que l’assistance puisse atteindre les personnes dans le besoin qui continuent de faire face à des risques quotidiens, notamment des violations intolérables des droits humains.

En dépit du contexte sécuritaire volatile, les acteurs humanitaires, en collaboration avec le Gouvernement, continuent de se mobiliser pour répondre aux besoins des populations civiles affectées par la violence. Pour répondre à cette crise, davantage de financements et un soutien continu de la part de la communauté internationale sont nécessaires, a conclu le coordonnateur humanitaire en RDC.  Mathy MUSAU

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