Rose Mutombo  invite la CPI à traquer et punir les auteurs des crimes dans l’Est de la RDC

«Pendant que nous sommes dans cette salle, une partie de l’Est du territoire de la République Démocratique du Congo, mon Pays, dans les Provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, est le théâtre des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre, des crimes de génocide et des crimes d’agression qui occasionnent des milliers de morts ainsi que des cas des violences sexuelles sur les femmes et sur les filles en particulier, sans compter des déplacements massifs des populations», ce sont les propos de la ministre d’Etat, ministre de la Justice, ce mardi 06 décembre à la 21ème session de l’Assemblée des États parties au Statut de Rome au World Forum Convention Center à La Haye aux Pays-Bas. Cette session se tient du 05 au 10 décembre. 

Pas plus tard que la semaine passée,  a poursuivi la cheffe de la délégation de la RDC,  les terroristes du M23 ont perpétré des massacres contre plus d’une centaine de compatriotes civils non armés dans le village de Kishishe en territoire de Rutshuru. Cependant, Rose Mutombo a sollicité  l’observation d’une minute de silence en mémoire de ces victimes parmi lesquelles on compte les vieillards, les femmes et les enfants.  Les auteurs de ces crimes sont aujourd’hui bien identifiés par les Experts des Nations Unies et opèrent même à visage découvert.  Il s’agit principalement de deux groupes terroristes dont l’un est d’origine ougandaise, en l’occurrence l’ADF et l’autre servant de supplétif à l’armée Rwandaise, le Mouvement du 23 Mars, mieux connu sous l’appellation du M23 par lequel le Rwanda agresse la RDC et c’est connu de tous.

Selon elle,  «l’objectif poursuivi par ces groupes est de décimer mes compatriotes afin d’occuper leurs terres et s’emparer des ressources naturelles que regorge la République Démocratique du Congo. Outre les violences qui écument toute la partie Est, les crimes graves sont également commis dans la partie Ouest précisément à Kwamouth dans la Province de Mai-Ndombe».

 Puis, elle a ajouté : «par ma voix, mon Pays, la RDC en appelle à la solidarité internationale pour faire cesser l’agression dont elle est victime de la part du Rwanda et à la coopération avec la Cour pénale Internationale pour que tous les criminels qui sèment la désolation sur son territoire soient traqués et punis. Tout en saluant l’annonce faite hier par le Procureur de visiter certains pays l’année prochaine, la RDC, à travers son Président, son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo me charge de demander au Procureur de commencer sa visite par mon pays vu qu’il y a péril en demeure».

Cette visite, a-t-elle poursuivi, lui permettra de se rendre compte du désastre humain causé par les différents criminels terroristes précités aux populations vivant dans les Provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu et n’hésitera pas à se saisir de tous les auteurs, coauteurs et complices de tous les crimes graves pour que leurs comportements qui portent atteinte à la mémoire collective de l’humanité soient réprimés afin que tout le monde dise : «plus jamais ça».

Par ailleurs, «face à l’agression dont mon Pays est victime de la part du Rwanda, je suis convaincue qu’il bénéficiera de la même compassion dont témoigne la Communauté internationale à l’égard de l’Ukraine», a fait remarquer Rose Mutombo.

La ministre d’Etat salue l’adhésion de la RDC au Statut de Rome

Elle a rappelé qu’ayant cru en la Cour Pénale Internationale comme porteuse des idéaux de justice et de paix, avec la noble vocation de mettre fin à l’impunité des auteurs des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre, des crimes de génocide et des crimes d’agression ; la République Démocratique du Congo n’avait pas hésité à ratifier par Décret-loi n°0013/2002 du 30 mars 2002, le Statut de Rome sur cette juridiction pénale internationale.

L’opinion se souviendra qu’au lendemain de sa naissance, alors qu’elle n’était encore saisie d’aucune affaire, la République Démocratique du Congo fut le premier Etat à offrir sa pleine coopération à la Cour Pénale Internationale ; ce qui a permis à cette dernière de mener ses premières enquêtes et de débuter ses premiers procès avec des ressortissants de son pays ; ceci démontre, si cela était vraiment nécessaire, son attachement aux valeurs de la justice, a-t-elle mentionné. 

Aussi, pour conformer son arsenal juridique au droit international tel que préconisé par le Statut de Rome, la RDC s’est distinguée par l’adoption des lois de mise œuvre contenant essentiellement des modifications de certaines dispositions de son droit pénal et judiciaire. 

Grâce à la promulgation de ces Lois, la RDC a rempli fidèlement sa majeure obligation d’Etat partie au Statut de Rome en se dotant ainsi de ses propres lois sur base desquelles les juridictions, principalement militaires, ont rendu de nombreuses décisions sur les crimes contre l’humanité et crimes de guerre, en appliquant directement le Statut de Rome, a conclu la ministre d’Etat Rose Mutombo. Mamous

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