Ambassade de France : des voix s’élèvent pour fustiger une campagne malveillante pour noyer Isabel Tshombe

*Des pourfendeurs de l’ambassadeur de la RDC l’accusent d’avoir détourné des fonds pendant la période où elle n’avait pas encore pris ses fonctions.

A l’ambassade de la République démocratique du Congo en France, des voix s’élèvent pour fustiger  »une campagne malveillante menée pour noyer Isabel Tshombe ». Selon ses proches, les pourfendeurs distillent de fausses accusations pour l’éclabousser. Pire, ils lui imputent une malversation financière pendant la période où elle n’avait même pas encore pris ses fonctions.  

Depuis le début de la semaine, des médias en ligne font état du rappel à Kinshasa de l’ambassadrice de la RDC en France. Cette correspondance émanant de Christophe Lutundula Apala, le Vice-Premier ministre congolais en charge des Affaires étrangères, somme Mme Isabel Machik Tshombe de regagner Kinshasa avant le 15 janvier 2023…  »pour consultation ». 

Le courrier du patron de la diplomatie congolaise précise que l’ambassadrice de la RDC en France devrait ainsi « être entendue sur une présumées  malversation financière devant une commission de discipline« . « Dans une note diplomatique, révèle un média en ligne, Christophe Lutundula accuse Ruth Isabel Machik Tshombe de n’avoir pas versé au Trésor public des recettes de 2.570. 879, 59 euros de 2020 à 2022. Mais aussi d’accuser un déficit de trésorerie de plus de 1.7 million d’euros de janvier à novembre 2022« .

« Des accusations alambiquées »

« Christophe Lutundula dit s’appuyer sur le rapport d’une équipe de la Commission mixte permanente (Ministère des Affaires étrangères, du Budget et des Finances), dépêchée sur place au mois de novembre dernier« , rapporte Infocongo.net. Pourtant, renseignent les archives, Mme Isabel Tshombe est arrivée à Paris pour sa prise de fonctions le 29 décembre 2021. Elle avait, en effet, été nommée ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la RDC auprès de la France au mois d’octobre de l’année dernière. « Bizarre qu’on lui impute la gestion de 2020 et de 2021! », s’étonne une de ses proches.

D’après Infocongo.net, « cette commission a révélé l’existence, après recoupements et vérifications des écritures comptables par les contrôleurs, d’un déficit de trésorerie d’un montant de 1.759.193, 17 euros, pour la période de janvier à novembre 2022, provenant du non reversement, soit à la société LOCOSEM, soit au compte du Trésor Public, d’une part, de la part revenant à chacun du produit de vente des passeports aux requérants congolais, et, d’autre part, des recettes des frais des visas et autres actes de chancellerie« .

Aux dires de Lutundula Apala, Mme Tshombe « transforme la caisse de l’ambassade en une caisse privée, gérée sans respect des principes élémentaires d’orthodoxie financière et au mépris tant des dispositions légales que des autorisations de la hiérarchie« . Sereine, l’ambassadrice accusée reste imperturbable. « Nulle part en effet, ses accusateurs démontrent que les fonds prétendument détournés sont allés dans la poche de la diplomate« , réplique un collaborateur d’Isabel Tshombe.

Des primes injustifiées !

Christophe Lutundula accuse aussi l’ambassadrice de la RDC en France d’octroyer à ses collaborateurs  »des primes injustifiées ». « La mission de contrôle a également relevé plusieurs autres abus« , énumère-t-il dans le document. M. Lutundula parle notamment « d’octroi au personnel diplomatique des primes allant de 2.800 à 4.000 euros par mois, sans autorisation ni information de la Centrale ; de l’octroi des frais de scolarité mensuels d’un montant global de 5.400, €/mois au personnel diplomatique, variant de 400 € à 1000€, toujours sans autorisation ni information de la Centrale… »

Le VPM en charge des Affaires étrangères évoque aussi « l’octroi des aides financières, d’un montant de 14.000 € par mois pour les diplomates allant de 1000 € au Premier Secrétaire, à 2000 € au Ministre conseiller ou Chargé d’affaires a.i, et d’une somme de 10.000 € pour les engagés locaux, à raison de 500 € par personne pour 20 engagés locaux »

Lutundula Apala déplore aussi « la fixation, sans se référer à la circulaire du ministère du Budget ni informer la Centrale, des frais des missions, d’une durée permanente et uniforme de 10 jours pour les diplomates, à un montant forfaitaire, pour la durée de cette période, de 2.500, € pour le premier secrétaire jusqu’à 3.950, € pour le Ministre conseiller« .

Règlement des comptes ?

Mais la question que se posent nombre d’observateurs avertis est celle de savoir « pourquoi un tel acharnement à l’égard d’Isabel Tshombe« .  « N’y aurait-il pas anguille sous roche avec  »la fuite » de ce nouveau document  en rapport avec l’Ambassade de la RDC en France ? », s’interrogent-ils.

« Par ailleurs, les autres ambassades dont les chefs de postes diplomatiques ont été nommés en même temps que Tshombe ont-elles été auditionnées comme celle de Paris ?

Si oui, pourquoi les conclusions de ces missions ne sont pas étalées sur les réseaux sociaux et dans la presse. Et si non, pourquoi avoir seulement ciblé l’ambassade de Paris ? », se demandent des analystes.  « La tête de Mme Tshombe qui est sans doute mise à prix« , tranchent ses proches, bien sceptiques quant à l’issue du rappel à Kinshasa.         KM

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