Petite territoriale: un parfum de « génération spontanée »

C’est peu de dire que la polémique  sur le pedigree des animateurs de la petite territoriale ne faiblit pas. Que de « Who’s Who » contradictoires !

 Comment, dans ces conditions, établir la démarcation entre la vérité et la fable ? Comment démêler le vrai du faux? Cet exercice n’est pas une sinécure tant il repose la sempiternelle question de traçabilité du personnel politique rd congolais.

Inutile de se cacher derrière son petit doigt : en vertu d’une version caricaturale du principe de mobilité sociale, n’importe qui peut se retrouver à n’importe quel étage du pouvoir politique sans avoir emprunté ni les marches de l’escalier ni l’ascenseur ! La chronique sur les nominations  dans les institutions publiques charrie des cas de « homines  novi« , ces hommes nouveaux parachutés ou catapultés au- devant de la scène sans la moindre initiation préalable. Cet avatar du « partage équitable et équilibré du pouvoir » naguère constitutionnalisé a la peau dure.

Si hier, les bénéficiaires de cette pratique était les deux familles politiques « constitutionnelles« , aujourd’hui les usufruitiers se recrutent souvent dans l’entourage -pas toujours peuplé de profils aguerris – des « hommes forts » du Régime. Bonjour « la génération spontanée » ! Salut « chance eloko pamba » !

De quoi faire penser à « La République des copains« , titre  du livre du journaliste d’investigation Gilles Gaetner. Avec le risque que dans la déglingue ambiante  lorsque les heureux promus jouissent, le peuple trinque, le pays s’enfonce dans l’abysse.

 Une perspective tout à fait aux antipodes des défis existentiels auxquels fait face la RDC. Comment atteindre l’émergence que l’on cite et récite matin, midi et soir sans un minimum de rigueur dans le recrutement des animateurs des entités locales que sont les villes, les communes et les territoires ? Faudrait-il encore rêver de développement autocentré lorsque le profil des managers locaux est sujet à caution ?

 Pour sûr, en ce temps de mobilisation générale contre l’agression rwandaise, la RDC aurait bien pu se passer de  la controverse sur les maires et bourgmestres nommés. En la matière, ces nominations fortement chahutées risquent de ressembler à ce remède qui s’avère plus dangereux que le mal qu’il est censé soigner. José NAWEJ

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