Un Britannique ni de père ni de mère…

Comme son nom le suggère, le tout  nouveau locataire du très célèbre 10 Downing Street n’est pas Britannique de souche. Comme son teint le renseigne, le successeur de la très éphémère  Liz Truss n’est pas de type européen. Comme sa biographie l’indique, le chef du Gouvernement du Royaume-Uni est issu des parents indiens. Comme son pedigree le souligne, Rishi Sunak, marié à une riche héritière de nationalité indienne, est de religion hindou.

Pas besoin d’un dessin pour comprendre que l’ex-chancelier de l’échiquier -ministre des Finances-  a tout d’un Premier ministre  iconoclaste. En tout cas, il est à priori à mille lieues de l’Anglais, de l’Ecossais, du Gallois ou du nord-Irlandais-type. C’est un homme de couleur, pour emprunter au lexique du « politiquement correct « .

Pourtant, Rishi Sunak est  profondément british, unioniste pur sucre et pur jus, voire un tantinet nationaliste, comme le sont les Conservateurs. Autrement, un homme comme lui n’aurait pu grimper l’échelle jusqu’à atteindre la cime du Parti conservateur !  

Le proverbe « Comparaison n’est pas raison » en bandoulière et mutatis mutandis, le cas « Sunak » charrie sinon quelques leçons, du moins quelques enseignements jusqu’aux rives du majestueux fleuve Congo. Et pour cause, le débat sur la « congolité« , qui partait sur de vraies fausses certitudes selon lesquelles, au fond, seuls les Congolais de père et de mère étaient aptes à un  patriotisme à toute épreuve.

Or, la pratique de la gestion du pays de l’époque léopoldienne à l’ère fatshienne qu’être issu de deux parents, de  grands-parents, d’arrière-grands-parents congolais n’est pas synonyme d’être patriotes au sens d’aimer et surtout de servir son pays. On voit ce que nombre de Congolais de père et de mère font comme dommage et  ravage à tous les étages des responsabilités publiques. Dans le lot de fossoyeurs du pays, on trouve aussi, il est vrai,  ceux des Congolais nés d’un ou de deux parents étrangers. Mais, faire croire que seuls des compatriotes issus de deux parents de souche congolaise auraient le monopole du patriotisme ne résiste point à l’analyse.

Il se trouve simplement que certaines officines agitent et instrumentalisent  la « congolité » à des fins électorales et électoralistes. On a vu des députés prêts à endosser ce dossier « clivant » et potentiellement dangereux pour l’unité nationale. 

 La fin justifie-t-elle tous les moyens ? Oui, répondent ceux qui sont plus machiavéliens et machiavéliques que Machiavel lui-même. Il arrive que les élèves dépassent le maître.  José NAWEJ

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