Kamundende Fondo ‘‘Astrak’art’’: un mannequin accro à la BD et aux dessins animés

Il a été à l’affiche d’une exposition collective sur la caricature, tenue du 1er au 3 septembre courant au Musée national de la République démocratique du Congo (MNRDC). Plongé dans l’univers des caricaturistes, Kamundende Fondo «Astrak’art» tâche d’affiner son crayon noir. Pour rendre plus attrayants ses personnages comme il l’est lui-même sur le podium quand  les lampions se focalisent sur lui lors des défilés de mode.

A première vue, Kamundende Fondo «Astrak’art» fait penser à une fille. De dos tout comme de loin, dans l’ombre comme dans la pénombre, sa silhouette lui confère une apparence féminine au regard de sa longue chevelure noire, bouclée par une queue-de-cheval, hérissée en mode afro. Mannequin, accro à la bande dessinée et aux dessins animés, ce jeune artiste incarner  par son look, les deux personnages phares de ses albums amateurs.

Trois jours durant, ce dessinateur passionné a emmené  les visiteurs dans une promenade sur ses planches autant que ses onze collègues amateurs et ses sept aînés professionnels qui se sont exprimés sur le thème : «Trente ans après, que veut le peuple : la démocratie ou la dictature éclairée ?». Une réflexion sur le parcours de la caricature en RDC depuis l’avènement du pluralisme formel le 24 avril 1990.

Sortir du cocon de l’amateurisme

Né le 27 juin 2001 à Kinshasa, ce puîné d’une famille de quatre enfants, dont deux garçons, assure avoir toujours été emballé par le dessin dès le bas âge. Et ses parents le savent, l’ayant vu griffonner à loisir les personnages des Mangas et autres séries télévisées sur des bouts de papier.

C’est pourquoi, ils n’ont pas hésité de le laisser suivre sa vocation d’artiste à l’Institut de Beaux-arts (IBA) où il a fait ses humanités et débuté, l’année passée, ses études supérieures en peinture, au département des arts plastiques. Occasion pour lui de sortir du cocon de l’amateurisme dans l’univers de la BD.

C’est dans cette optique qu’il n’a pas manqué de sauter sur l’opportunité lorsqu’il a vu, en juin 2021, une affiche annonçant un concours de dessin. Organisée dans le cadre du projet «Biso nionso tokanisa», sous le label Carikakin, cette compétition, initiée par l’Association des dessinateurs de presse (ADEP), a bénéficié du concours de la Fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), qui promeut la justice sociale.

Motivé, Kamundele Astrak’art assure avoir réalisé et déposé les planches exigées le même jour où il avait vu l’affiche. Ce, après un bref entretien avec Thembo Kashauri, l’un des responsables de l’ADEP et aîné à l’Académie des Beaux-arts.

Sous l’encadrement des ainés

Retenu parmi les lauréats, il est fier d’avoir bénéficié de deux formations sur le dessin de presse au Jardin botanique de Kinshasa.  Pour la toute première fois de sa vie, quoiqu’étant étudiant en arts plastiques.

«J’ai trouvé l’ambiance géniale. Au départ, en voyant les formateurs, je me demandais ce qu’ils avaient de spécial. C’est quand je les ai vus à l’œuvre, que je me suis dit : ‘’Waouh! Qu’ils sont splendides ! Qu’ils ont du talent ! Ça vaut la peine d’apprendre ce qu’ils pratiquent depuis des années’», témoigne-t-il

«Cette série de formations a donc été un plus pour moi. J’ai pu apprendre beaucoup de choses que je ne savais pas. Notamment des notions sur le dessin de presse, sur la caricature politique, sur la déontologie et l’éthique du métier, pour pouvoir respecter les notions exigées afin de ne pas être arrêté pour dérapage», conclut-il. Yves KALIKAT

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