Présidentielle coréenne 2022 : lutte serrée entre Lee et Yoon

SEOUL, 09 mars (Yonhap) — Le candidat du parti au pouvoir, Lee Jae-myung, et son principal rival de l’opposition, Yoon Suk-yeol, sont au coude à coude, selon les sondages de sortie des urnes et les premiers résultats.

Après le dépouillement d’un peu plus de 20% des votes à l’échelle nationale, Lee, du Parti démocrate (PD), parti progressiste, a obtenu 49,85% des voix contre 46,92% pour Yoon, du Parti du pouvoir du peuple (PPP), parti conservateur, selon la Commission nationale des élections (NEC).

Selon un sondage conjoint réalisé à la sortie des bureaux de vote par les chaînes de télévision KBS, MBC et SBS, Yoon devrait remporter 48,4% des voix contre 47,8% pour Lee. Dans un autre sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote par la chaîne JTBC, Lee devançait Yoon avec 48,4% contre 47,7%.

Le gagnant ne devrait être connu que jeudi matin.

Les résultats des sondages de sortie des urnes ont été accueillis différemment selon les partis, les responsables de campagne du PD semblant soulagés de la meilleure performance que prévue de leur candidat tandis que les responsables de campagne du PPP semblaient inquiets.

Le PPP s’attendait à ce que Yoon ait une avance confortable face à Lee.

Le taux de participation a été estimé à 77,1%, en légère baisse par rapport aux 77,2% de la précédente présidentielle, selon la NEC. Parmi les presque 44,2 millions d’électeurs, plus de 34 millions ont rempli leur devoir de citoyen.

Pendant la campagne, la course dans les sondages a été très serrée entre Lee et Yoon. Les sondages effectués avant l’interdiction de mener des sondages la semaine dernière montraient que les deux hommes étaient au coude-à-coude, dans la marge d’erreur des sondages.

Lee, 57 ans, ancien gouverneur de la province du Gyeonggi, s’est servi de son expérience de l’administration publique pour faire campagne, se présentant comme un candidat compétent et pragmatique qui fera avancer les choses tant sur le plan économique que sur celui des relations extérieures.

Yoon, 61 ans, ancien procureur général, a profité de la dissatisfaction à l’encontre de l’administration du président sortant Moon Jae-in et du parti au pouvoir pour faire passer un message d’équité, de bon sens, de principes et d’Etat de droit.

Jeudi dernier, le candidat alors en troisième position, Ahn Cheol-soo, du Parti du peuple, s’est retiré de la course pour soutenir Yoon. Ahn avait environ 10% de soutien avant son retrait.

L’impact de cette coalition est difficile à évaluer en raison de l’absence de sondages. Nombreux sont ceux qui pensent que la coalition a renforcé les chances de Yoon, mais d’autres pensent que cela pourrait inciter davantage de partisans de Lee à voter.

Les résultats pourraient avoir un impact profond sur la direction que prendra la Corée du Sud sur des questions clés, car Lee et Yoon diffèrent sur la politique étrangère, notamment les relations avec la Corée du Nord, et sur les questions économiques, telles que les politiques sociales et immobilières.

Yoon adopte une ligne dure en matière de sécurité nationale, affirmant qu’une frappe préventive pourrait être nécessaire pour répondre à une menace imminente de la Corée du Nord. Il s’est également engagé à déployer des unités supplémentaires du système antimissile américain THAAD en Corée du Sud afin de dissuader toute agression nord-coréenne.

En revanche, Lee est pour une approche plus conciliante à l’égard de la Corée du Nord, affirmant que l’objectif primordial de la politique de Séoul à l’égard de Pyongyang est d’empêcher une nouvelle guerre sur la péninsule.

Il a appelé à poursuivre simultanément la dénucléarisation de la Corée du Nord et l’allègement des sanctions et a estimé que les remarques de Yoon n’ont fait qu’accroître les tensions avec la Corée du Nord et la Chine au détriment de l’économie de la Corée du Sud.

L’élection de cette année a été considérée par beaucoup comme la pire élection du pays. L’aversion du public pour les candidats était telle que la course a été surnommée «l’élection de l’antipathie», ce qui a créé un nombre inhabituellement élevé d’électeurs indécis.

D’une part, Lee est soupçonné d’être impliqué dans une vaste affaire de corruption à l’origine du développement en 2015 d’un complexe d’appartements à Seongnam, au sud de Séoul, lorsqu’il était maire de la ville.

Sa femme, Kim Hye-kyung, a été accusée d’avoir abusé du service de fonctionnaires et de cartes de crédit du gouvernement lorsque Lee était gouverneur de la province du Gyeonggi.

D’autre part, Yoon a dû faire face à des allégations selon lesquelles il côtoie des chamans et se fiait à leurs conseils. Son principal handicap pendant la campagne a sans doute été sa femme, Kim Keon-hee, qui a été accusée d’avoir accepté des pots-de-vin et d’avoir manipulé des actions, bien avant qu’il ne lance sa candidature à la présidence.

Elle a été accusée l’an dernier d’avoir menti sur son CV lorsqu’elle a postulé à des postes dans deux universités en 2007 et 2013.

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