Le projet Busanga peut servir de modèle dans la production énergétique de 217 barrages en RDC

L’expérience de la société Sino-congolaise des mines (Sicomines), dans la matérialisation du barrage hydroélectrique de Busanga, dans la province du Luluaba, mérite d’être capitalisée, dans l’amélioration de la production énergétique des 217 sites hydroélectriques de la République démocratique du Congo (RDC), soutient une étude menée récemment par un groupe d’experts miniers.

 Ces spécialistes indiquent dans leur publication que la coopération sino-congolaise reste davantage agissante, et soutiennent en outre que des messages rassurants du Président Félix Tshisekedi  aux investisseurs contribuent fortement à assainir le climat des affaires au pays.

Ils ont révélé, par contre deux événements récents qui ont marqué la présence chinoise en RDC, au cours du séjour du chef de l’Etat au Grand Kasaï, du 24 décembre 2021 au 6 janvier 2022, citant l’envahissement des installations de Sacim à Miabi et la confiance renouvelée dans le financement de la China EximBank dans la construction des infrastructures de base, précisément le réseau routier.

Quant au premier événement, ils estiment que même si certains pourraient le minimiser, il s’agit d’un mauvais message aux investisseurs, car d’après eux, les assaillants qui s’emparent des graviers, espérant y trouver du diamant, laissent présager un signe de trouble dans les affaires.

China Eximbank a financé des barrages au Kongo central, à Kinshasa et au Lualaba

Quant au financement de la « China EximBank », selon ces mêmes experts, l’aménagement de la voirie urbaine de Kananga et  la construction de la route Kananga-Kalamba-Mbuji confiés aux constructeurs chinois, démontre la volonté de cette société à accompagner la vision du chef de l’État congolais, dans la construction des infrastructures routières.

A en croire la même étude , China EximBank a fait ses preuves au Kongo Central dans le financement du  barrage Zongo 2 doté d’une capacité de 150 MW et de la sous-station de Kinsuka, réseau de distribution intégré. La banque chinoise a également financé le barrage de Busanga au Lualaba, dont la capacité est de 240 MW.

Les mêmes experts reconnaissent également que Zongo 2 et Busanga ne sont pas comparables aux 22.500 MW (puissance installée) des Trois Gorges, dans la province de Hubei, en République Populaire de Chine.   Mais, notent-ils, c’est au moins un signe  qui montre que pour les 217 sites répertoriés sur toute l’étendue du territoire national, l’expertise chinoise en technologie et en finances se recommande d’elle-même.

Exploitation du potentiel énergétique de la RDC, un des soucis majeurs de Fatshi

On retiendra, à titre  de rappel que dans son discours d’investiture le 24 janvier 2019, le Président Félix Tshisekedi avait consacré un chapitre entier au potentiel hydroélectrique de la RDC. « Notre pays dispose du potentiel hydroélectrique le plus élevé au monde. Plus de cent mille Mégawatts sont disponibles sur 217 sites de production d’Hydroélectricité pouvant permettre aussi bien la construction des micro-barrages que de plus grandes infrastructures« , avait-il déclaré. 

Tout en déplorant le fait que « seul 2,6% de ce potentiel soit exploité« , il s’était réjoui de la possibilité, dans les 10 ans à venir, d’atteindre la desserte de 50 %.  Dans une Afrique dont la moyenne d’accès à l’énergie électrique est de 30 %, le Congo-Kinshasa, avait-il fait remarquer, est à la traîne avec moins de 9 %. 

Se référant alors aux études du Pnud, selon lesquelles 76.000 villages congolais sont en mesure de s’auto-suffire rien qu’avec leurs cours d’eau, et invitant ses compatriotes à l’action et à l’innovation, le chef de l’Etat avait déduit que « Notre déficit énergétique impacte sur la productivité dans tous les secteurs de notre économie » et « suivant les normes modernes, nous allons initier toutes les gammes de projets d’hydroélectricité dans toutes les provinces du pays« .  Il avait, par la même occasion, fait allusion aux projets Inga III et Grand Inga.

 Pour Grand Inga, en visite en 2015 au complexe hydroélectrique des Trois Gorges, son prédécesseur Joseph Kabila s’était entendu dire par l’expertise chinoise :  » …nous avons la technologie, nous avons l’argent, donnez-nous Inga« .

La Chine prête à financer le projet Grand Inga

Par ailleurs, ces mêmes experts expliquent que la Chine s’est toujours montrée disponible à contribuer à la croissance économique de ses partenaires.  Et ils poursuivent en soutenant que le financement de EximBank dans le projet de construction de tout type de barrage, garantit l’accélération et la finalisation des projets dans un délai imparti.

 La China EximBank est une banque publique chinoise  d’exportation et d’importation. Créée en 1994, elle est plus spécialisée dans le commerce extérieur et placée sous la tutelle du Conseil des affaires de l’Etat de la République populaire de Chine. Elle a son siège à Beijing (Pékin). Au sein de ce conseil fonctionne l’Agence chinoise de coopération pour le développement (CIDCA) dont la mission principale consiste à mettre « en œuvre la politique de développement et des aides internationales de la Chine« . Elle  agit pour combattre la pauvreté « , note-t-on.

Comme exemple, en RDC, la sous-station de Kinsuka dont les travaux ont été lancés par le Président Félix Tshisekedi le 27 juillet 2021, son financement a fait dire à China EximBank qu’une fois terminé, le réseau électrique deviendra le premier réseau de distribution automatisé de la RDC, et la sous-station de 220 KV sera la plus grande et la plus avancée de Kinshasa, apprend-t-on.

Eximbank prêt à assurer le volet « électricité » de 145 territoires de la RDC

Le projet compte améliorer considérablement l’approvisionnement local en électricité et étendra la couverture du réseau national de la RDC et stimulera le développement économique du pays.

Le Président Félix Tsisekedi avait remercié la Chine pour son soutien financier et technique au projet et avait exprimé sa volonté de mener une coopération plus mutuellement avantageuse et gagnant-gagnant avec la Chine, lit-on sur site web de cette banque publique chinoise, ajoutant que China EximBank a toujours attaché une grande importance à la coopération avec la RDC et a financé un certain nombre de projets clés dans ses secteurs de l’énergie, des transports, des télécommunications et autres.

La même source ajoute que la banque a contribué à promouvoir la coopération économique et commerciale bilatérale et a facilité le développement économique et social de la RDC.  Une façon de démontrer combien Beijing parle peu mais agit beaucoup pendant que les partenaires les plus loquaces (ses pourfendeurs) parlent plus mais agissent moins.  Ils attendent éperdument voir Félix Tshisekedi manquer d’argument en 2023 pour un second mandat.

Une façon surtout d’inviter le chef de l’Etat, dans le cadre du Programme de développement des 145 territoires, à rassurer les partenaires disposés à l’accompagner  dans l’aménagement des  217 sites hydroélectriques en quête d’investissements.  Rocco NKANGA

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