Qu’est-ce que le fweleyisme ? La voie à suivre pour rendre le pouvoir au peuple

     Des livres écrits par les Africains sur l’idéologie sont rares voire inexistants. A notre connaissance, aucun Congolais n’a proposé jusqu’à ce jour une réflexion sérieuse et profonde sur l’idéologie, à l’exception du politiste Fweley Diangitukwa qui a publié Qu’est-ce que le fweleyisme ? La voie à suivre pour rendre le pouvoir au peuple. Essai sur une nouvelle idéologie. Un livre magistral sur ce thème, en proposant une idéologie qui se nourrit des problèmes africains en l’occurrence congolais, auxquels il a trouvé des solutions. L’auteur a donné à son idéologie le nom fort évocateur de fweleyisme qu’il se met a expliquer de fond en comble dans son livre.

Qu’est-ce que le fweleyisme ? La voie à suivre pour rendre le pouvoir au peuple commence par expliquer les limites des idéologies occidentales et asiatiques qui sont nées pour résoudre les problèmes des pays où elles ont été produites et qui, de ce fait, sont inadaptées au contexte africain. Comme l’’’Etat (africain) importé’’ d’Occident (lire le livre de Bertrand Badie portant ce titre), les idéologies utilisées en Afrique ont également été importées. Elles sont donc étrangères aux réalités africaines et ne peuvent pas résoudre nos problèmes. D’où la récurrence des conflits dans nos pays. Le mimétisme idéologique n’est pas la solution pour construire un futur radieux.

Les idéologies que nous avons en Afrique ont été produites ailleurs pour résoudre les problèmes de ces pays-là. Ces idéologies ne peuvent pas résoudre les problèmes des pays africains car le contexte des pays africains est différent. C’est ainsi que les Africains ne votent pas sur la base des idéologies importées, mais sur d’autres bases, entre autres l’approche des affinités avec les candidats qui peuvent être régionales ou amicales.

Lors des élections, les électeurs choisissent les candidats sur la base amicale, régionale, tribale ; sur la base de la richesse du candidat pour en tirer des avantages financiers, matériels… Les électeurs votent aussi sur la base des affinités religieuses.

UNE IDEOLOGIE AUTHETIQUEMENT CONGOLAISE

Alors qu’en Europe, c’est l’idéologie qui est privilégiée. Puis la campagne électorale détermine le choix des candidats. L’électeur africain est plus émotionnel que rationnel pour l’électeur de l’Occident. Le choix en Afrique est fantaisiste, alors qu’en Europe la création d’un parti politique se justifie par le choix idéologique. En Occident, le nombre de partis politiques correspond au nombre d’idéologies. Cela explique le nombre réduit de partis politiques. En revanche, en Afrique, il n’y a souvent pas de lien entre les partis politiques et le choix idéologique. Par exemple, au Congo Kinshasa, il y a plus ou moins 600 partis politiques. On ne peut pas déduire qu’il y a 600 idéologies.

Pour cette raison, Fweley Diangitukwa propose une idéologie authentiquement congolaise pour ouvrir la voie au développement de son pays. Une idéologie qui répond aux réalités africaines et aux attentes des électeurs, du peuple. Le contenu de Qu’est-ce que le fweleyisme ? La voie à suivre pour rendre le pouvoir au peuple est incontournable pour stabiliser nos institutions et lutter contre les fléaux qui gangrènent la vie politique congolaise et qui retardent le développement du Congo-Kinshasa.

Le fweleyisme innove en faisant entrer l’opposition à l’intérieur des institutions ou la boîte noire (qui est le lieu où les décisions du pays sont prises). Cela évitera des conflits inutiles. Car les conflits seront à l’intérieur. Les partis politiques qui ont gagné sont à l’intérieur comme l’opposition et la Société civile. Ce choix va réduire les conflits, à défaut de les supprimer.

QU’EST-CE QUE LE FWELEYISME ?

Qu’est-ce que le fweleyisme ? On peut répondre d’emblée que le fweleyisme est une doctrine politique, un nouveau courant de pensée politique  pour la gestion collective de la chose publique. Il est l’aboutissement des recherches de l’auteur sur le système politique qui convient à la société d’aujourd’hui, car il répond  aux attentes de la société civile.

Comment rendre le pouvoir au peuple pour mieux lutter cotre le hold-up électoral et se débarrasser d’un régime tyrannique ? C’est à cette question que l’auteur répond dans cet essai. Il explique comment le peuple doit se réapproprier ce qu’il a perdu. Il invite le lecteur à réfléchir profondément pour corriger les erreurs récurrentes en matière de relations entre les électeurs et les candidats à une élection ainsi qu’en matière de gestion des élections par la Commission électorale nationale indépendante.

Alors que l’acte de vote qui est le résultat d’une rencontre entre les électeurs et les candidats à l’élection devait permettre une réciprocité des bénéfices entre les électeurs et les candidats, l’auteur constate qu’à ce jour, il n’ ya que les seconds devenus des élus qui tirent profit de leur participation à une élection, les premiers, non. ‘’Il ya plus de promesses que de réalisations de la part des élus. Il importe que les citoyens-électeurs arrivent à créer  des associations de défense des intérêts des électeurs. Ces associations auront pour rôle de contraindre les élus à respecter leurs promesses tenues pendant la campagne électorale et à lutter contre le hold-up électoral.

Cet essai de 474 pages éveille ‘ »la conscience des électeurs, en les poussant à s’exprimer et à être exigeants avec eux-mêmes avant qu’ils imposent leur propre engagement et leur détermination aux décideurs qu’ils élisent et à ceux qui s’emparent du pouvoir sans demander leur consentement’’. Il s’adresse aux électeurs qui souffrent de l’indifférence des candidats qu’ils élisent et qui ne respectent pas leurs promesses après avoir été élus, mais aussi aux citoyens qui souffrent d’une dictature impitoyable qui massacre son peuple (…)’’

Ce travail de réflexion ‘’explique comment contraindre les élus à respecter leurs promesses sans inciter les électeurs à recourir à la violence’’. ‘’Pour changer radicalement les relations entre les élus et les électeurs, entre les dirigeants et les dirigés, ces derniers doivent s’appuyer sur le fweleyisme’.’

MODIFICATION DE LA SOCIETE PAR DES REFORMES

Cette doctrine politique prône le progrès et le changement sur le plan socio- politico et économique car aspirant à une modification de la société par des réformes successives jugées négatives comme l’exclusion de la société civile des organes du pouvoir, la corruption des élus, le népotisme, le favoritisme, l’enrichissement sans cause. Il combat tout ce que rejette le peuple dans ses relations avec le pouvoir. Il s’oppose au conservatisme (…) Il cherche à promouvoir constamment des changements importants venus de l’environnement et jugés positifs pour le bien-être collectif et pour le vivre-ensemble.

En conclusion, il déduit qu’aussi longtemps que les Africains s’appuieront sur les idéologies importées, leurs pays ne se développeront pas. La preuve est que les  partis politiques parlent rarement de leurs choix idéologiques sur la place publique.

En raison des idées fortes sur l’émergence d’une société où il ferait bon vivre qu’il propose, ce livre mérite d’être lu par tous les acteurs politiques et par les candidats aux prochaines élections qui aspirent au changement du paradigme dans ce pays en perpétuelle quête stabilité. En effet, l’auteur qui a mené une réflexion profonde et sérieuse, propose l’avènement d’une nouvelle société congolaise basée sur une idéologie locale qui répond aux préoccupations et aux attentes du peuple ainsi que des réformes indispensables dans la ‘’boite noire’’ (institutions étatiques) qui réduiront drastiquement les conflits sociaux, à défaut de les supprimer.

Avec la connaissance du contenu de ce livre, l’espoir est permis pour l’ouverture d’une vie nouvelle en RDC grâce aux réformes courageuses et bien réfléchies que l’auteur propose. Aux acteurs politiques et au peuple de saisir cette occasion unique. Un bon livre à offrir pendant les fêtes de fin d’année. Qu’est-ce que le fweleyisme ? La voie à suivre pour rendre le pouvoir au peuple, est publié aux éditions Saint Honoré en 2018.

QUI EST L’AUTEUR ?

Fweley Diangitukwa est docteur en sciences économiques et sociales, mention science politique de l’Université de Genève en Suisse. Il est professeur des Universités. Il a enseigné la science politique dans différentes universités, en Europe, en Asie et en Afrique. Il est actuellement professeur à l’Université internationale de Libreville au Gabon. Auteur de nombreux ouvrages et plusieurs articles publiés dans des revues scientifiques, cet écrivain prolifique a écrit notamment Décider dans un univers incertain, éditions universitaires européennes (UEU), Saarbrücken (Allemagne), 2018 ; Terrorisme et guerres occidentales dans le monde, Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2018. Quand les Africains se réveilleront, le monde changera, Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2016 ; L’Afrique doit renaître, Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2016….La liste est loin d’être exhaustive. Kléber KUNGU

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