Le variant  » retour de l’UPDF « 

Combien compte-t-il des têtes ce monstre de corona ? Une véritable hydre, façon mythologique grecque. De vaccin en vaccin. De variant en variant. De restriction en restriction. Rien n’y fait. Voilà qu’un énième variant  du nom de OMICRON, localisé  en Afrique du sud, sème la panique à travers le monde.

Cette crise sanitaire peut charrier une métaphore à appliquer à la tragédie dans l’Est du Congo. La guerre d’agression contre la RDC  est  cette covid-19 dont le dernier variant en date est ce retour-à la zorro ?-annoncé de l’Armée ougandaise dans l’Est rd congolais. Même si, officiellement, c’est pour la bonne cause. A savoir, aider les FARDC à traquer et à neutraliser les ADF. Il n’empêche.

 N’empêche. Est-il encore besoin de rappeler que l’Ouganda  a agressé et occupé la RDC ?  Qui a oublié que, six jours durant, du 5 au 10 juin 2000, les armées ougandaise et rwandaise se sont battues à l’arme lourde à Kisangani, très loin de leurs frontières respectives  avec la RDC ? Qui ne sait que Kampala fait peu de cas de sa condamnation par la Cour internationale de justice (CIJ) et de son obligation d’indemniser Kinshasa pour des dommages estimés à 4 milliards de dollars ?

C’est donc ce pays dont le solde débiteur s’écrit en chiffres de sang dans nos  livres  qui s’apprêterait à revenir en RDC.  De quoi voir dans ce come-back l’illustration grandeur nature du dicton selon lequel «  l’assassin revient toujours sur le lieu du crime « .

 N’y aurait-il pas autre solution pour mettre hors d’état de nuire les ADF que celle qui consisterait à inviter par la grande porte les bourreaux des Congolais ? Serait-ce là la contrepartie des alliances géopolitiques triangulaires que parrainent les Etats-Unis d’Amérique dans la région ? Washington dont le souci principal étant de contrer Pékin en terre africaine notamment dans les Grands Lacs ? Et plus généralement l’Est minier rd congolais.  Un ersatz de   » guerre froide » dont, hélas, Kinshasa risque de n’être qu’un variable d’ajustement en échange du parapluie étatsunien. 

Outre-tombe, les  » mémoires  » de Mobutu qui a été longtemps le  » rempart  » contre l’avancée de l’ex-Union soviétique, édifieraient les élites congolaises sur ces alliances qui servent davantage les équations carriéristes des dirigeants que les intérêts fonciers des populations.

Vouloir à tout prix faire avaliser et avaler la pilule ougandaise aux Congolais équivaudrait à absoudre -sans la moindre contrition- tous les péchés de l’Armée ougandaise sur le sol congolaise. Sous d’autres cieux, on aurait parlé du négationnisme.

Certes,  » un Etat fait la politique de sa géographie  » dixit  Napoléon. L’histoire ancienne et récente est, en effet, pleine d’exemples des nations voisines qui se sont rabibochées après s’être battues. Mais, cette réconciliation implique que l’on solde d’abord les comptes. Inutile de répéter  que le co-agresseur  de la RDC,  l’Ouganda comme le Rwanda persiste dans le déni. 

 Dans ces conditions, l’évidence géographique -voisinage-  doublée du new deal entre dirigeants, ne saurait cependant  immuniser les Congolais   contre le devoir de mémoire. Comme pour le corona, on peut aller de dose en dose sans succès probant.   José NAWEJ

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