Le gouvernement des huit provinces s’engagent à soutenir la prise en charge alimentaire et sanitaire des détenus

« La prise en charge alimentaire et sanitaire des détenus en RDC : état de lieux, défis et perspectives« , tel est le thème de la rencontre de concertation qui a réuni  huit gouverneurs de provinces et la ministre d’Etat en charge de la Justice et Garde des Sceaux, le jeudi 30 septembre en visioconférence.

Les objectifs visés sont, entre autres, de clarifier les responsabilités des gouverneurs de provinces dans l’administration des prisons, conformément à l’article 203 point 5, de la Constitution ; instituer un cadre de dialogue permanent entre les provinces et la ministre de la Justice pour l’administration des prisons afin d’obtenir l’engagement des gouverneurs à soutenir la prise en charge alimentaire et sanitaire des détenus.  

Dans son mot, la patronne de la Justice nationale a déclaré: « Notre rencontre de ce jour, organisée avec l’appui de la MONUSCO, est non seulement une interpellation de la situation précaire des personnes détenues, mais elle vise aussi à définir de manière concertée les responsabilités de chacun de nous, conformément à l’article 203 point 5 de la Constitution qui précise que l’administration des établissements pénitentiaires relève de la compétence concurrente du Pouvoir central et des Provinces« .  Rose Mutombo  entend poursuivre ces actions d’humanisation des prisons et de modernisation de l’administration pénitentiaire, à travers la réforme pénitentiaire dont le processus est très avancé.

Cependant, la ministre d’Etat, ministre de la Justice a indiqué que depuis sa prise de fonctions, elle milite pour humaniser les lieux de détention conformément au programme du Chef de l’Etat. A ce sujet, elle a indiqué avoir mené plusieurs actions pour améliorer les conditions de vie des détenus. Parmi ces actions, on note notamment l’augmentation du nombre d’établissements pénitentiaires subventionnés qui est passé de 70 à 84, de la mise en place d’une commission de gestion des fonds alloués aux prisons offrant plus de transparence de gestion, la réhabilitation de la prison de Makala, du développement, avec l’appui des partenaires comme la MONUSCO et le PNUD, ainsi que de fermes pénitentiaires pour améliorer l’alimentation des détenus.

En outre, le numéro  1 de la Justice souligné que la RDC comptait 218 établissements pénitentiaires dont 117 sont opérationnels et 101 sont non opérationnels. Aussi, seuls 84 établissements sur les 117, reçoivent une subvention du gouvernement central, a-t-elle fait savoir.

A ce sujet, Rose Mutombo a dressé un tableau sombre des établissements pénitentiaires de la République. A l’entendre, dans une grande proportion, ces maisons carcérales sont vétustes ou dans un état de délabrement avancé et se caractérisent par la surpopulation carcérale et la promiscuité, surmontées par des pénuries alimentaires récurrentes, le manque d’approvisionnement en eau potable et en électricité, le manque d’équipement et matériels nécessaires au bon fonctionnement des services, et autres. 

D’après elle, ce tableau peu reluisant sur les conditions de vie des détenus, surtout la situation alimentaire précaire des détenus, nous interpellent tous, autorités nationales et provinciales, eu égard à l’article 203 point 5 de la Constitution. 

C’est le lieu pour moi de traduire toute ma reconnaissance à nos partenaires techniques et financiers, notamment la MONUSCO et le PNUD qui ne cessent de nous soutenir pour relever les nombreux défis auxquels nos établissements pénitentiaires sont confrontés.

Pour terminer, elle a reconnu  les actions d’appui de certains gouverneurs qui soulagent plusieurs établissements pénitentiaires par un apport considérable en vivres et autres produits de première nécessité. « Ces actions s’étendent par moment à la réhabilitation de prison. Je souhaite que leur exemple soit suivi par leurs pairs« , a conclu la ministre d’Etat.

Pour sa part, le représentant adjoint du secrétaire général des Nations Unies en charge de protection et des opérations a déclaré que cette dynamique salutaire de recherche de solution au problème de l’alimentation des détenus en RDC, ne sera efficace que si les plus hautes autorités centrales et provinciales se l’approprient. Kassim Diagne a salué l’initiative d’organiser le cadre de concertation, car, l’un des droits les plus essentiels de tout détenu est de recevoir de l’administration pénitentiaire aux heures habituelles une alimentation de bonne qualité et ayant une valeur nutritive suffisant au maintien de sa santé et de ses forces.

Ensuite, il est convaincu que le processus de la réforme de l’administration pénitentiaire de la RDC va créer un cadre normatif conforme aux standards internationaux relatifs aux droits des détenus en particulier, celui d’accès à une alimentation saine et équilibrée.

 Par ailleurs, le Secrétaire général a présenté l’état de prise en charge des détenus. Georges Mfulu a fait savoir que pour résoudre les problèmes liés à la prise en charge alimentaire et sanitaire des détenus en RDC, plusieurs défis sont à relever dont le plus important est l’insuffisance des moyens financiers comparativement à la population carcérale et au nombre des établissements pénitentiaires opérationnels actuellement en RDC. Aussi, l’insuffisance d’un personnel médical qualifié et la mise en veilleuse de la production pénitentiaire.

Selon lui, quelques perspectives sont envisagées telles que remettre sur pieds les activités d’élevage, de production  agricole  et maraichère visant à faciliter l’autosuffisance alimentaire notamment par la mise en place de projets à caractère durable dans toutes les prisons du pays. Mathy Musau

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