Par où est passé le dialogue ? Comme l’eau et l’électricité dans ce pays qui pourtant baigne dans l’eau, le dialogue devient une denrée rare. Glace épaisse entre les tenants du pouvoir et les leaders de l’Opposition.
Dans les travées de l’Hémicycle, Majorité et opposition ne parlementent plus. Conséquence, la commission mise en place pour examiner le « dossier candidat président CENI » n’est ni paritaire ni mixte. Les députés battant pavillon FCC dûment mandatés manquent à l’appel.
Au sein même de l’Union sacrée de la Nation, l’heure est au « je t’aime, moi non plus« . On est loin de la devise apocryphe de « Trois Mousquetaires » d’Alexandre Dumas, à savoir « Un pour tous, tous pour un ».
Pour le coup, ce ne serait pas fort de café d’affirmer que si union il y a encore, elle est tout sauf sacrée. Pour ne pas remonter jusqu’au déluge, la dernière sortie médiatique du poids lourd Moïse Katumbi en fait foi.
Comble de paradoxe, même les têtes couronnées des confessions religieuses ne se parlent plus directement ! Des « oints » de Dieu ne prêchant pas par l’exemple, c’est la totale.
Pas besoin d’un dessin pour conclure que le dialogue est en panne à tous les étages. Les bruits assourdissants que l’on entend journellement étant le fruit de la sommation de monologues teintés d’égos surdimensionnés qui tiennent généralement lieu de discours et d’offre politique dès le seuil des années 90.
Le Congo-Zaïre s’étant engagé, depuis dans un processus épique de démocratisation -sans démocrates ?-. Ce qui avait fait dire à l’ambassadrice américaine de l’époque, Melissa Wells, qu’il y avait plus de chaleur que de lumière sur la scène politique zaïroise. Partageant la même sentence, l’ancien Président sénégalais conclura carrément que la classe politique congolaise était médiocre.
Si elle date d’il y a trois décennies, cette double observation-verdict n’a pas pris beaucoup de rides.
José NAWEJ