Le pas est franchi. Hier jeudi 19 août, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) a pris date avec l’histoire. A l’orée de la rentrée scolaire 2021-2022, Tony Mwaba Kazadi a décidé d’actionner une option fondamentale du système éducatif rd congolais, à savoir l’enseignement à distance. Tel que préconisé par la Loi-cadre de l’Enseignement national, mais jamais exploité à ce jour, selon la Secrétaire générale à l’EPST. Le lancement officiel a été fait par le ministre Tony Mwaba, en présence des partenaires éducatifs et financiers.
Dans son adresse, le ministre de l’EPST s’est réjoui de la concrétisation de l’une des réformes majeures du secteur éducatif.
» Je suis le plus heureux en ce lieu, parce que l’un de nos rêves est devenu réalité… La première et la deuxième vagues de la Covid-19 nous avaient imposé la fermeture des écoles. Et comme, nous n’avions pas un autre mode alternatif pour poursuivre les enseignements et ne pas perturber le calendrier scolaire, nous avions subi. Ceci nous permet de réfléchir et de nous projeter dans l’avenir pour que quand ces genres de catastrophes nous surprennent que nous soyons en mesure d’y faire face comme sous d’autres cieux « , a dit d’entrée Tony Mwaba.
Pascal Zambili, concepteur de ce projet et Directeur général de l’entreprise « Smartapps « , n’a pas boudé son plaisir, déclarant que ce jour marquait « l’accomplissement d’un travail acharné « .
Il fait savoir que la plateforme éducative » E-classe RDC » est obligatoire pour la pérennisation de l’apprentissage des élèves en cas d’une crise sanitaire ou d’autres fléaux qui pourraient survenir.
» Aujourd’hui est le jour de la consécration de l’enseignement à distance, mieux le jour où le système éducatif de la RDC officialise l’ininterruption des apprentissages pour quel que motif que ce soit. Il s’agit tout simplement de la célébration de la victoire de l’apprentissage sur la Covid-19. En effet, aucune interruption du programme scolaire ne se fera du fait de l’enseignement à distance « , a-t-il fait savoir.
Le Dg de » Smartapps » indique que son souhait le plus enflammé est que « l’enseignement à distance puisse être réellement mis en œuvre dans tous les autres sous-secteurs de l’éducation nationale à l’instar du sous-secteur de l’EPST « .
S’agissant des défis liés à un faible taux de pénétration du Web en RDC, Pascal Zambili reste imperturbable et fait savoir que ce challenge sera relevé grâce notamment à leur partenariat avec la société de téléphonie mobile Airtel RDC qui met à disposition, gracieusement, l’Internet aux écoles dans le cadre de ce projet.
« Nous avons un partenaire Airtel qui est installé dans toute la République. Nous commençons aujourd’hui avec 30% de couverture d’Internet mais demain, ça sera plus. On ne peut continuer à mettre en avant ce qui est négatif. Nous commençons avec ces 30% et nous allons évoluer chaque année « , estime Pascal Zambili.
Le ministre de l’EPST ne dit pas autre chose. » Nous n’osons pas parce que les choses sont difficiles, mais les choses sont difficiles parce que nous n’osons pas. Oser c’est le fruit du progrès ».
La société » Smartapps » a commencé à développer la plateforme éducative » E-classe RDC » à partir de 2017.
En octobre 2020, ce projet a bénéficié de l’appui du ministère de l’EPST à travers la Direction Archives et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (DANTIC) pour sa concrétisation.
Installé au Texas, aux Etats-Unis, ce consultant de l’ONG »Classe en ligne » s’inspire de l’expérience de son pays d’accueil depuis le déclenchement de Covid-19. Cette pandémie a, en effet, poussé le Gouvernement américain à imposer à ses citoyens le confinement. Dans nombre d’écoles du pays de l’Oncle Sam, l’enseignement à distance a été mis à profit pour faciliter les cours à domicile et rattraper le temps perdu.
Ainsi au Gouvernement congolais, Pascal Mpiamena Zambili propose ce qu’il appelle »enseignement hybride ». Un concept qui allie la formation en ligne à l’enseignement traditionnel, marqué par la présence de l’enseignant dans la salle de classe.
Didier KEBONGO