Financement des élections de 2023 : « Nous avons des provisions constituées »

* Selon le ministre des Finances, le Gouvernement est en train d’effectuer des dépôts pour pouvoir  financer la CENI.

*L’argentier national assure que les Congolais seront informés des allocations pour cette année au moment de la publication du collectif budgétaire en septembre.

Le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a animé conjointement hier mercredi 28 juillet, avec son collègue des Finances, Nicolas Kazadi, une conférence de presse consacrée au Programme triennal que la RDC a conclu mi-juillet courant avec le Fonds monétaire international (FMI). Ce face-à-face avec  la presse s’inscrit dans le cadre d’un exercice de rédevabilité qui est la marque du Gouvernement dirigé par le Premier ministre Sama Lukonde dont les ministres rendent compte de manière régulière à leurs concitoyens à travers ce briefing avec les médias. Ainsi Nicolas Kazadi s’est prêté à cet exercice pour raconter les péripéties qui ont abouti à la signature de la reprise du Programme avec le FMI.

Après plus de 9 ans d’interruption, la République démocratique du Congo a conclu un nouveau programme économique avec le Fonds monétaire international.  La conclusion de ce programme fait suite à son approbation par le Conseil d’administration du FMI le 15 juillet 2021.  » Ce programme triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI est le programme formel conclu avec la République Démocratique du Congo depuis celui interrompu en 2012, et constitue le couronnement des efforts déployés par le Gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation investi en avril 2021, sous la direction du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo « , explique le ministre des Finances aux médias.

Au titre de ce programme qui va de 2021 à 2024, la RDC bénéficiera d’une enveloppe globale de 1,52 milliard de dollars. D’après le ministre Kazadi, « ces ressources, qui soutiennent la balance des paiements, permettront d’augmenter le niveau des réserves internationales, en vue de réduire la vulnérabilité extérieure et de renforcer la stabilité macroéconomique « . Il affirme que cet accord devrait catalyser le financement de partenaires extérieurs.

L’enveloppe financière de trois ans vise donc à aider le pays à soutenir la reprise après la pandémie de la Covid-19 qui, d’après Nicolas Kazadi, a vu les recettes publiques diminuer, à préserver la stabilité macroéconomique et à relancer la dynamique des réformes afin de stimuler une croissance durable et inclusive.

Dans le jeu de questions-réponses, le ministre des Finances devrait dire ce qui est fait pour financer le prochain cycle électoral. Sur ce sujet précis, la réponse du ministre indique que le gouvernement est dans le bon.

  » Nous allons faire des provisions pour pouvoir financer les élections en toute quiétude. Nous avons déjà commencé et en ce moment, nous avons des provisions constituées« , a indiqué Nicolas Kazadi.

Il ajoute :  » Au moment de la publication du collectif budgétaire en septembre, vous serez informés des allocations pour cette année. Ce qui va, j’espère, coïncider avec le début du fonctionnement de la nouvelle CENI…  »  Outre les financements internes, le Gouvernement est ouvert selon le ministre des Finances, comme cela a été le cas dans le passé, aux appuis des partenaires pour ce qui est du cycle électoral.  » Mais nous commençons par faire notre devoir et à constituer des provisions pour financer la CENI « .

Pourquoi était-il important de reprendre la coopération avec avec le FMI ? D’après le ministre des Finances, le rôle du Fonds monétaire, c’est justement de donner un signal au monde économique, aux financiers, aux hommes d’affaires, aux partenaires publics que la gestion qui est mise en œuvre dans le pays poursuit la bonne gouvernance, les normes internationales acceptées par tous comme étant de la bonne gouvernance.  » Le pays a besoin de montrer qu’il peut gérer dans la transparence, pour attirer plus de financements publics mais surtout plus d’investissements privés. Voilà pourquoi il était important de signer cet accord de coopération pour trois ans à travers le Programme avec le Fonds monétaire international. « 

Ce n’est pas tout. « Ce programme nous ouvre la voie à plusieurs ressources, publiques et privées, à plus d’intérêts pour la RDC en se disant c’est un pays qui fait des efforts pour une gestion  beaucoup plus transparente et à plus de ressources pour l’Etat. Parce que un des éléments clé de  Programme, c’est l’accroissement des recettes publiques sans lesquelles on ne peut pas s’occuper des Congolais comme il se doit.  Nous sommes un des pays au monde qui a le niveau des ressources publiques le plus faible, comparé au PIB.   Nous essayons de rattraper ce retard pour pouvoir répondre aux demandes des Congolais.  Ils veulent des routes, des chemins de fer, des hôpitaux, une meilleure prise en charge, les meilleurs salaires. Il n’y a pas de secret, c’est d’abord l’impôt qu’on doit mobiliser à l’intérieur du pays. Et pour ça il faut des réformes. Celles-ci doivent être accompagnées. Il faut de la lutte contre la corruption,  la transparence dans les contrats miniers, un certain nombre d’efforts à faire, et c’est cela qui est contenu dans le Programme avec le FMI. « 

Nicolas Kazadi explique que le Programme avec le FMI,  » c’est d’abord notre programme à nous Congolais. Ce n’est pas un programme qu’on nous a imposé, c’est un programme qui répond à nos priorités. Celles pour lesquelles  nous avons mis en place des institutions, celles pour lesquelles nous devons trouver des réponses chaque jour à notre quotidien…  » 

Didier KEBONGO

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