*Aux dires d’un politologue, d’ici à 2 ans, la première marche du podium ira à celui qui aura réussi à réunir autour de son nom le plus de personnalités de poids possible, susceptibles de lui permettre de s’attirer les provinces-clés.
A un peu plus de deux ans du scrutin présidentiel de 2023, les pièces maîtresses de l’échiquier politique rd congolais commencent à se mettre en place. A l’image du sondage GEC-Berci dont le site Afrikarabia, consacré à l’actualité en République Démocratique du Congo et en Afrique centrale, s’est fait l’écho. Le Groupe d’études sur le Congo (GEC) et la Fondation Berci ont interrogé 1.724 personnes dans 25 des 26 provinces entre le 14 et le 20 mars 2021.
En fait de sondage, l’enquête publiée le 15 juillet courant est une photographie grandeur nature de la situation générale du pays. Parce que cette étude d’opinion ne concerne pas que la politique stricto sensu, mais prend aussi en compte d’autres secteurs de la vie congolaise notamment la société, et l’économie.
Côté politique, outre le Président de la République (80%), six figures de proue sont dans le peloton de tête. Dans l’ordre, Moïse Katumbi crédité de 61 % des bonnes opinions, suivi de Jean-Pierre Bemba (49 %), Martin Fayulu (46 %), Adolphe Muzito (34 %), Vital Kamerhe (28 %), et de Joseph Kabila (16 %).
Ce sondage a de quoi mettre du baume au cœur de leader d’Ensemble pour la République dont la démarche législative estampillée » congolité » est perçue comme une arme de disqualification scientifique brandie contre lui. Bien que vivant l’épée de Damoclès judiciaire suspendue sur lui, Jean-Pierre Bemba n’aurait pas non plus à rougir de cette étude d’opinion.
MUZITO POURSUIT SA MARGE DE PROGRESSION
Véritable révélation à la présidentielle de 2018, Martin Fayulu peut continuer à surfer sur la dynamique d’il près de trois ans pour demeurer présidentiable.
Premier ministre par qui le point d’achèvement est arrivé et la stabilité du dollar, Adolphe Muzito poursuit sa marge de progression. A l’évidence, sa capacité via ses nombreuses tribunes à proposer une alternance avec alternative, sa connexion dans le pays réel (Kinshasa et son hinderland naturel, l’Est à la faveur de son discours souverainiste) lui confère chaque jour qui passe l’étoffe d’un candidat crédible.
Sans préfigurer forcément les joutes électorales de 2023, ce sondage a quand même le mérite de renseigner sur les « produits » qui émergent sur le marché politique. Peut-être que d’ici 2 ans, la donne va changer, les alliances- comme c’est de coutume en RDC sans doute plus qu’ailleurs- certaines vont se dénouer et d’autres se refaire.
Et dans ce pays continent, la palme ira à celui qui aura réussi à agréger autour de son nom le plus de personnalités de poids possible susceptibles de lui permettre de s’attirer la sympathie de » swing states« , en l’occurrence les provinces clés. Le cas Fayulu en 2018 est parlant à cet égard.
DK