Les confessions religieuses ont eu du mal à accorder leurs violons hier mardi 27 juillet au Centre interdiocésain de Kinshasa. Réunis depuis 10 heures au siège de l’épiscopat catholique du Congo pour désigner le successeur de Corneille Nangaa à la Centrale électorale, elles ne sont pas arrivées, de longues heures durant, au consensus tant souhaité. Curieusement, c’est tard dans la soirée que Dodo Kamba, le porte-étendard des Eglises du réveil au Congo (ERC) va annoncer ‘‘la fumée blanche’’ qui s’est dégagée dans le chef des six confessions religieuses sur les huit… bien loin du havre de l’épiscopat catholique du Congo. Un consensus qui, curieusement, est intervenu nuitamment au siège de la Commission d’Intégrité et Médiation Électorale (CIME)… dans le dos de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) et de l’ECC (l’Eglise du Christ au Congo).
«Nous sommes au dernier jour du calendrier qui nous a été dressé. On a ainsi été obligé, par rapport à nos responsabilités, de pouvoir terminer le travail que nous avons commencé il y a plusieurs mois environ», a déclaré Dodo Kamba, au nom de ses pairs.
Les six chefs religieux cantonnés à la CIME se sont toutefois gardés de dévoiler le nom de ‘‘leur oiseau rare’’. Aux dires du responsable des ERC, le groupe de six réserve la primeur à l’Assemblée nationale. D’après Dodo Kamba, le nom du délégué des confessions religieuses sera vite envoyé à la chambre basse du Parlement pour entérinement, avant d’être transféré chez le chef de l’État pour investiture.
«Ce n’est pas à nous de vous le dire ! Je crois que vous aurez les échos au niveau de l’Assemblée nationale. C’est elle qui nous a donné la responsabilité de travailler. Dans les jours à venir, l’Assemblée prendra elle-même le soin de lire nos PV (qu’elle va dépouiller), à travers un organe, une commission habilitée à traiter les PV, pour se rendre compte de la conformité de la procédure ou encore de la qualité de chacun des candidats désignés», a précisé le pasteur Dodo Kamba, s’adressant à la presse.
«pas une main politique…
Le représentant des Églises du réveil du Congo a tenu à souligné qu’«il n’y a pas une main politique derrière la désignation, par les six confessions religieuses, du candidat à la présidence de la Commission Électorale Nationale Indépendante… en l’absence de l’Eglise catholique et de l’Eglise protestante».
D’après Dodo Kamba, tout a été fait dans le respect de la Charte de la plateforme des confessions religieuses. «Nous avons été derrière le calendrier. Il nous a été donné quelques jours et, à la limite, le 27. Et c’est aujourd’hui. Donc, le 28, c’est le dépôt. On n’a donc fait que respecter ce qui a été placé comme programme de calendrier. Il n’y a pas une main politique», a réitéré le pasteur Dodo Kamba, répondant à la presse.
Selon certaines indiscrétions, les six ont porté finalement leur dévolu sur Denis Kadima, le directeur exécutif de l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique. Présenté comme un proche du pouvoir, ce candidat, soutenu à bras-le-corps par les délégués de l’Église kimbanguiste et des Églises du réveil, est visiblement boudé par l’Eglise catholique, qui a brandi la candidature de Cyrille Ebotoko, et l’ECC celle deBernard Lututala et Daniel Kawata.
Au départ, les musulmans avaient déposé la candidature de Madjaliwa Shabani et les salutistes celui de Roger Bimwala. Mais, après confrontations, le consensus ne s’est pas dégagé.
Orly-Darel NGIAMBUKULU et Yves Kalikat