A l’hôpital de Kintambo, les blouses blanches réduites au service minimum

La grève des médecins, lancée sur l’ensemble du territoire national, est bel et bien effective. C’est le cas à l’hôpital général de référence de Kintambo où seul le service minimum est assuré en recevant que des cas urgents et non pas des cas en ambulatoire ainsi que la continuité de la prise en charge des malades qui sont hospitalisés.

La réunion de la commission Gouvernement-banc syndical, attendue ce jeudi 15 juillet pour ces professionnels de la santé, décident sur la radicalisation ou la levée de la grève. C’est ce qu’a indiqué le docteur Botale du service de pédiatrie de cet établissement public à « Forum des As » hier.

Les médecins de l’hôpital de Kintambo à Kinshasa sont en grève à l’image de leurs collègues sur toute l’étendue de la RDC. Le mot d’ordre des syndicats est de stricte application.

Après plus ou moins une heure et demie passée dans cet établissement sanitaire, les blouses blanches sont un merle blanc. Les rares qui sont présents ne sont là que pour le service minimum des malades déjà hospitalisés et des urgences. Point n’est besoin de discuter à ce sujet.Exit le verbe convaincre, place au verbe contraindre. Les infirmières et infirmiers y compris les stagiaires sont visibles.

« La grève des médecins est effective. C’est le service minimum qui est assuré jusqu’ici en attendant ce qui sera décidé après la réunion du banc syndical et le Gouvernement ce jeudi 15 juillet. Si la situation est à notre faveur, tout reprendra normalement mais dans le cas contraire certainement la base décidera sur la radicalisation de ce mouvement« , a expliqué le docteur Botale.

« Nous avons, poursuit-il, demandé l’application du statut spécifique des médecins, la mécanisation de nouveaux médecins parce qu’un bon nombre ne sont pas mécanisés, la concrétisation de la prime de risque pour tous les prestataires ainsi que le social des médecins à savoir le transport, les soins médicaux, le logement ».

Ce pédiatre a laissé entendre également qu’ils respectent la loi et que les revendications contre l’Impôt sur le revenu professionnel (IPR) n’ont jamais abouti et qu’il doit être appliqué mais ce qui est capital c’est le social des blouses blanches.

« Nous ne sommes pas contre l’IPR et actuellement nous ne revendiquons pas pour cette affaire. Cet impôt a été revendiqué pendant un certain temps mais rien n’a abouti. L’IPR peut être appliqué, nous respectons la loi mais le social du médecin doit être de mise« , a-t-il nuancé.

LES SYNAMED, SYLIMED ET SYMECO EN FRONT COMMUN 

Les trois syndicalistes (Synamed, le sylimed et le Symeco) s’unissent et sont déterminés à aller jusqu’au bout pour que le Gouvernement Sama Lukonde, continuité de l’État oblige, concrétise ses promesses.

« Les trois syndicalistes sont unanimes. C’est une force. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. En effet, ce n’est pas normal qu’un médecin qui est à ses débuts gagne 400 USD. C’est insignifiant. Or il y a le serment d’Hippocrate mais aussi le testament d’Hippocrate qui stipule que le médecin soit mis dans de très bonnes conditions, qu’il ait un bon salaire. Étant donné que le Gouvernement des Warriors s’intéresse aussi au social, c’est le moment qu’il fasse preuve de sa bonne volonté« .

Un autre corps médical qui a requis l’anonymat, a souligné que « le médecin est doublement frappé et exposé. Premièrement par la pandémie de coronavirus où les médecins ne sont pas bien protégés, la protection optimale pose problème. Deuxièmement, le salaire et la prime de risque sont un casse-tête, ils sont mal payés et désemparés. Cette grève a un sens pour recadrer les choses. Le Gouvernement a intérêt à bouger les lignes.

Après un préavis, les médecins congolais ont mis leur menace à exécution en initiant la grève le lundi 12 juillet pour que l’exécutif national respecte ses engagements dans l’amélioration de leurs conditions sociales. Cette grève intervient un mois après celle des infirmiers.

Gloire BATOMENE

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