Au commencement étaient les confessions religieuses…

Si la loi portant organisation et fonctionnement de la CENI passe comme une lettre à la poste dans les travées des deux hémicycles, les cloches des églises et temples risquent de ne pas retentir à sa promulgation. Prélats catholiques et pasteurs protestants ne semblent pas disposés à bénir le futur nouveau-né, ainé du dispositif électoral pour le millésime 2023.

La CENCO et l’ECC estiment que la CENI new look souffre du même mal congénital que sa devancière. A savoir, sa forte dépendance aux forces politiques. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les leaders des deux plus grandes confessions religieuses du pays craignent que les élections de 2023 donnent lieu à d’autres contestations.

Reste à savoir quelle résonnance aura le bémol des princes de l’église dans les oreilles de la nouvelle majorité. Une alarme façon tocsin ou glas? Juste un son de cloche différent ? Voire une petite musique sans écho dans le pays ?

La réponse sera dans la suite de la dialectique de l’Union sacrée.  Une chose est, d’ores et déjà, sûre : le duo CENCO – ECC fera entendre sa musique durant toute la séquence « réformes électorales« .

On aura beau objecter que catholiques et protestants sont loin d’être l’alpha et l’omega du champ religieux. On aura beau brandir le poids non négligeable des églises de réveil. On aura même beau recourir à l’argument institutionnel, à savoir que les lois se discutent au Parlement. On peut entendre parfaitement ce discours.

Il n’en demeure pas moins que la résonnance sociologique du sermon des prêtres et pasteurs ainsi que sa très haute portée hors frontières nationales sont de nature à changer la donne. Ou, à tout le moins, à faire bouger les lignes.

Depuis le régime Mobutu jusqu’au pouvoir Kabila, le refrain entonné en chœur et par cœur par l’Eglise passe très rarement – c’est un doux euphémisme- inaperçu. Il finit souvent par être repris par des millions de fidèles dans le pays réel. La suite n’a plus rien de catholique ni d’orthodoxe. C’est de la protestation qui dépasse même les Protestants!

Blanchi sous le harnais de l’opposition, notre Fatshi national sait que lorsqu’au commencement il y a les confessions religieuses, la contestation a de quoi devenir longue et…populaire. Dans sa longue carrière de principale formation de l’opposition, l’UDPS a compté parmi les bénédictions de la sainte colère des Evêques.

Trêve d’anticipation. CENCO et ECC en sont encore au bémol. Même si selon une jurisprudence très épiscopale, un bémol cache mal l’enchainement des notes discordantes.

José NAWEJ

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