C’est de Sake où il a érigé ses pénates que la directrice de l’Ong Médecin sans frontière (MSF) lance son cri de détresse sur les conditions de précarité de 200.000 déplacés qui ont quitté Goma pour la cité de Sake, à la suite de l’éruption du volcan Nyiragongo, le samedi 22 mai dernier. Ces sinistrés manquent d’eau potable, de nourriture, d’abri et surtout d’installations hygiéniques, selon des sources humanitaires sur place. A en croire MSF, ces déplacés sont même exposés au choléra qui risque de causer plus de dégâts que l’éruption volcanique elle-même.
D’orès et déjà, MSF exige une intervention humanitaire urgente pour éviter le pire. Toutefois, on renseigne qu’une infime partie de sinistrés avait pu trouver refuge dans des familles d’accueil à Sake qui sont aussi dépourvues de tout et vivent dans un dénuement total. Tandis que l’écrasante majorité vit dans des logements de fortune et occupent les écoles de la place sans aucune prise en charge sur le plan humanitaire. Jusqu’avant-hier soir, il n’y aurait toujours pas une seule goutte d’eau à Sake, la petite bourgade qui est dépassée en tout car ne disposant d’aucune infrastructure d’accueil pour faire face àce flux migratoire interne.
Le déplacement brusque d’une aussi importante population ne peut qu’obligatoirement être accompagné d’une prise en charge humanitaire. Au risque de voir les mêmes déplacés qui ont fui l’éruption volcanique de Goma faire de manière impromptue le sens inverse pour revenir dans la ville en dépit de tous les risques. C’est la situation connue depuis avant-hier où l’on signale le retour de certains habitants qui étaient partis ou ceux qui sont restés sur place qui ne veulent pas aller affronter cette dure réalité de manque criant de prise en charge humanitaire.
Toutefois, ceux qui se risquent à revenir à Goma doivent savoir qu’ils s’exposent à un autre danger mortel dont on ne connait ni le jour ni l’heure selon les scientifiques de l' »Observatoire vulcanologique de Goma » (OVG). Selon cette structure choc entre le gaz méthane contenu dans le lac-Kivu et le CO2 qui est le gaz carbonique ou dioxyde de carbone produira des explosions mortelles. Pire sont les coulées de laves provenant de l’éruption volcanique. Ainsi ceux des déplacés qui rentrent à Goma le font à leur risque et péril. Car, cette étape de magmas s’enfonçant dans les eaux du lac-Kivu n’est pas encore derrière eux. Et ce n’est en tout cas pas pour demain. KANDOLO M.