Paris valait-il bien un énième voyage ?

Au commencement était le sommet sur la relance des économies africaines. Puis, pataras, un invité surprise vu de RDC ! Paul Kagamé avec son refrain négationniste sur les massacres à vaste échelle commis par les militaires rwandais en terre rd congolaise.  Sainte et légitime ire des Congolais qui récitent par cœur et en chœur Kasika, Makobola, Mwenga…et même Kisangani. Des localités, des villes où l’on n’a plus besoin du dictionnaire (swahili, français…)  pour la définition des termes lugubres comme massacre, mutilation,  viol… Des contrées et tant d’autres de cet Est congolais où le Rapport Mapping est bien plus qu’un amas de feuilles rédigées par des cols blancs : une réalité macabre.

 Même si le Président Tshisekedi a dit dans toutes les langues ne pas s’inscrire dans la polémique, il y avait quand même dans son interview exclusive à Top Congo le côté « réponse du berger à la bergère« … à minima. Mapping n’a pas été réalisé par des Congolais. Et justice sera faite un jour, dixit en substance le numéro 1 congolais. Les amateurs de la stylistique apprécieront la prétérition qui, pour le coup, le dispute à la litote. 

Alors, question : « notre Fatshi national » a-t-il remis à l’heure les pendules passablement et…expressément déréglées par son homologue rwandais ? A chacun de juger.

Comme il appartiendra à chacun de juger de la pertinence du sommet de Paris. Sur le papier, 33 milliards de dollars annoncés. Mais c’est  pour la cinquantaine de pays africains ! Quant aux 100 milliards USD, ils sont plus qu’hypothétiques parce que suspendus au bon vouloir des pays riches qui détiennent des quotes-parts importantes des droits de tirage spéciaux (DTS) au niveau du FMI.

 Dans les deux cas, reviennent comme en écho deux sagesses. La première puisée chez un artiste musicien bien de chez nous lorsqu’il lâche : on leur a donné deux cents dollars. Mais, ils sont combien ? La seconde  se résume en ce proverbe d’Esope, attribué à Jean de la Fontaine: « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras« .

De fait, des sommets comme celui qui vient de se tenir dans la capitale française, l’Afrique et,  plus généralement le sud, en sont coutumiers. Des promesses de dons et  d’aides, des souscriptions financières vont rarement au-delà des effets d’annonces. De sorte que ces genres de rencontre n’ont de concret que les discours généreux et théoriquement volontaristes, les dîners, et les photos de famille.

Paraphrasant le Roi de France Henri IV pour qui Paris valait bien une messe, les Congolais interrogent leur Président: Avec son pesant de promesses et de provocations signées Kagamé, Paris valait-il  un énième voyage ? Un bémol venu d’Addis-Abeba : Fatshi a reçu mandat de représenter le Continent.

José NAWEJ

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