Monsengwo, Kengo, Boshab, Minaku… interpellent sur la situation à l’Est

* «La pacification et la sécurisation du territoire relèvent de la responsabilité première des Congolais », martèlent ces anciens présidents du Parlement.

Les anciens présidents des deux chambres du Parlement mettent la main à la pâte. Ils appellent les politiciens à construire un consensus sur la question sécuritaire de l’Est.

Dans une déclaration lue à la presse hier mercredi 5 mai à Kinshasa, le Collectif d’anciens présidents de deux chambres du Parlement interpellent la classe politique sur la situation sécuritaire dans l’Est du pays.

«A la classe politique, de faire taire les querelles partisanes et de se surpasser pour construire un consensus autour de la question sécuritaire à l’Est», on-t-ils déclaré.

Le Collectif s’adresse également à la société civile et à la Communauté nationale les exhortant à considérer la situation sécuritaire dans cette partie de la RDC comme une urgence et non comme une priorité.

A l’occasion, les signataires de cette déclaration exigent des auteurs directs et indirects «l’arrêt immédiat des tueries de la population civile».

Pour le Collectif, la «pacification et la sécurisation du territoire national» relèvent de la responsabilité première des Congolais.

Au nombre de signataires de cette déclaration, figurent notamment Mgr Monsengwo Pasinya, Kengo wa Dondo Léon, Boshab Mabuj Evariste et Minaku Ndjalandjoko Aubin.

Il sied de rappeler que cette déclaration intervient deux jours après l’état de siège instauré au Nord-Kivu et à l’Ituri, deux provinces de l’Est du pays frappées par des actes d’extrême violence et des massacres de civils par des groupes armés. Des dizaines de groupes armés de taille variable sont encore actifs dans l’Est  d’après un groupe d’experts.

Ce régime d’exception entre en vigueur ce jeudi 6 mai et ce, pour une durée de 30 jours durant lesquels «les gouvernements provinciaux ainsi que les assemblées provinciales desdites provinces sont suspendus et leurs prérogatives sont transférées aux autorités militaires provinciales».

Dans son allocution radiotélévisée, lundi 3 mai, le Chef de l’État a invité chaque Congolaise et chaque Congolais à une mobilisation totale pour faire front avec les Forces armées déployées pour sécuriser le territoire national.

Le général-major Léon-Richard Kasonga,  porte-parole de l’armée a, au cours d’une conférence de presse mardi 4 mai à Kinshasa, fait état de la détermination des FARDC à faire plier ceux qui sont responsables de cette insécurité  dans l’Est. 

«Nous voulons que ceux qui sont à la base de cette insécurité, qu’ils se rendent ou à défaut qu’ils soient neutralisés», a-t-il déclaré.

Lire ci-contre, l’intégralité de la déclaration du Collectif d’anciens présidents du Parlement.                       Didier KEBONGO

DECLARATION DU COLLECTIF DES ANCIENS PRESIDENTS DES CHAMBRES DU PARLEMENT DE LA RDC

Nous, les Membres soussignés,

Tous Anciens Présidents de l’Assemblée Nationale ou du Sénat;

Inspirés et guidés par notre expérience tirée de la gestion du pouvoir à la tête du Parlement ;

Face à la spirale des violences dont est victime la Nation Congolaise ;

Affirmant notre volonté collective d’œuvrer pour la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit, de la paix, de la sécurité et du développement de notre pays ;

Préoccupés par l’aggravation et la persistance des tueries atroces et massives de la population civile, particulièrement à l’Est de la RDC dans un cycle de guerres asymétriques marqué par des actes d’un terrorisme de plus complexe rappelant l’holocauste du siècle dernier ;

Dénonçons et condamnons la persistance de l’insécurité et des massacres à répétition de nos compatriotes à l’Est de la RDC;

Demeurons convaincus que la pacification et la sécurisation du territoire relève de la responsabilité première des Congolais ;

Interpellons sans exclusive toute la classe politique, la société civile et les médias quant à notre responsabilité partagée dans ce drame ;

Exigeons aux auteurs directs et indirects l’arrêt immédiat des tueries de la population civile ;

Recommandons :

–    A toute la communauté nationale de considérer la situation de l’Est non plus comme une priorité, mais comme une urgence et de lui accorder une prise en charge nationale, particulièrement: au Chef de l’Etat et au Gouvernement, de prendre toutes les mesures nécessaires et efficaces pour mettre fin définitivement à ces tueries ;

– A la classe politique, de faire taire les querelles partisanes et de se surpasser pour construire un consensus autour de la question sécuritaire de l’Est ;

– A la société civile, de s’impliquer plus activement dans la sensibilisation de la population de l’Est du pays afin d’accompagner nos forces armées dans le combat contre les terroristes qui endeuillent la RDC ;

– Aux pays amis et frères, membres de la communauté internationale, d’accompagner l’Etat Congolais par une assistance logistique et d’expertise dans la lutte contre ce terrorisme.

Fait à Kinshasa, le

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