* »Nous voulons les contraindre à se rendre ou nous allons les neutraliser définitivement et nous en avons les moyens « , a déclaré le porte-parole des FARDC, hier en conférence de presse à Kinshasa.
Le ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le porte-parole des Forces Armées de de la RDC le général-major Léon-Richard Kasonga, et le porte-parole de la Police Nationale Congolaise (PNC), le colonel Pierrot Mwana Mputu, ont conjointement présidé hier mardi 4 mai à Kinshasa, une conférence de presse pour expliquer les contours de l’état de siège proclamé le 30 avril dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Le général-major Léon-Richard Kasonga fait savoir que les ordonnances encadrent les actions des gouverneurs militaires pour mettre fin à l’insécurité dans ces coins du pays.
« Nous sommes au service du peuple et nous sommes dans l’obligation de respecter les droits de l’homme, le droit humanitaire international et les règles d’engagement comme la gestion des rendus (…) Nous voulons les contraindre à se rendre ou à les neutraliser et nous en avons les moyens. Les résultats c’est la paix, c’est la tranquillité « .
Selon le porte-parole de l’armée, les forces armées n’ont pas vocation à faire des discours:
» Nous sommes dans l’action. Nous n’allons pas trahir la Nation, nous exécuterons la mission qui nous a été confiée. L’armée nationale va respecter et garantir les droits de l’homme durant cette période d’état de siège. Nous sommes confiants, sûrs d’accomplir la mission qui nous a été confiée par le Gouvernement. Nous demandons à la population de faire confiance aux FARDC « , a rassuré le général-major Léon-Richard Kasonga.
Il précise que les forces loyalistes vont faire, durant cette période, leur travail de tous les jours contre les forces négatives à la base de l’insécurité. À la seule différence qu’en plus du travail de terrain, l’armée va également gérer administrativement ces deux provinces. Celui-ci a mis en garde tous ceux-là qui s’opposeront à toutes les règles établies.
Le porte-parole de la police nationale congolaise, le commissaire supérieur Pierrot Mwanamputu indique que l’état de siège a été mis en place pour pallier à certaines défaillances des autorités civiles.
Tout a été tenté depuis 20 ans, sauf l’état de siège
Le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement, a fait savoir que pour faire face, depuis 20 ans, à l’insécurité dans l’Est de la RD Congo, » on n’avait pas encore essayé l’état de siège « . Patrick Muyaya se dit « optimiste » quant à ce que peut apporter cette mesure dans les deux provinces concernées.
« Ça fait 20 ans qu’on a tout essayé mais on n’avait pas encore essayé l’état de siège. J’ai le devoir d’être optimiste. La réalité du terrain, nous ferons le point. Le moment venu on enverra même un voyage de presse pour que nous puissions aller voir. Tout dépendra de la disponibilité mais l’idée ici c’est de commencer. Parce que cette fois-ci il n’y aura pas d’excuses, il n’y aura plus de refuge. C’est un moment temporaire mais c’est un moment qui permet à nos forces armées et au Gouvernement d’avoir tous les moyens qui lui permettent d’agir et de mettre fin à cette situation. Je suis optimiste que nous allons y arriver « , a déclaré Patrick Muyaya.
Le porte-parole du gouvernement insiste sur le respect, par les gouverneurs militaires, des droits fondamentaux et le travail dans le respect de la loi.
Des rendez-vous seront pris régulièrement avec le ministre de la Communication et Médias pour faire le point de la situation pendant cette période d’état de siège.
Il sied de rappeler que l’état de siège a été proclamé dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, lundi dernier par le chef de l’État pour une durée de 30 jours, dans le but de restaurer la paix dans ces deux entités territoriales décentralisées. Il sera effectif à partir de ce jeudi 6 mai.
Cette mesure a pour conséquence notamment le remplacement des autorités civiles par les officiers militaires ou de la police, en vue de venir à bout de groupes armés tant locaux qu’étrangers qui écument ces coins du pays.
Didier KEBONGO