Nord-Kivu : Les camps de déplacés confrontés à une crise sanitaire alarmante de VIH/SIDA

Dans la province du Nord Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), les camps de déplacés de guerre, particulièrement ceux situés aux alentours de la ville de Goma, sont devenus un nouvel épicentre de l’épidémie de VIH/SIDA.

Cette situation préoccupante a été mise en avant par le Programme national multisectoriel de lutte contre le Sida (PNMLS), qui a récemment publié des statistiques alarmantes.

Selon les enquêtes menées par le PNMLS, un taux de prévalence du VIH/Sida de 4,02 % a été enregistré dans quatre sites spécifiques pour l’année 2024. Ce chiffre souligne l’urgence d’une intervention rapide et ciblée dans ces communautés vulnérables.

Aubin Mongili, Secrétaire exécutif provincial du PNMLS au Nord Kivu, a expliqué que plusieurs facteurs contribuent à cette hausse du taux d’infection. Parmi eux figurent les rapports sexuels entre hommes et femmes ainsi que l’usage de drogues injectables. Ces comportements à risque sont exacerbés par les conditions précaires dans lesquelles vivent les déplacés, souvent isolés et sans accès à des services de santé adéquats.

Pour contrer cette tendance inquiétante, le PNMLS prévoit d’organiser des séances de sensibilisation sur le VIH/Sida dans les camps des déplacés autour de Goma. Il a précisé que ces interventions se concentreront sur trois sites dans la zone de santé de Goma, deux dans la zone de santé de Karisimbi et deux autres dans la zone de santé de Nyiragongo.

 «Ces choix stratégiques s’expliquent par la vulnérabilité particulière des personnes vivant dans ces camps», a-t-il déclaré à nos confrères de TazamaRDC.

En outre, pour endiguer la propagation du VIH/Sida dans ces zones sensibles, Aubin Mongili a appelé à une mobilisation accrue des organisations internationales, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres agences des Nations Unies. L’implication de ces entités pourrait apporter un soutien important en matière d’assistance médicale et éducative pour les personnes touchées.

Les défis auxquels font face les personnes vivant avec le VIH/Sida dans ces camps sont immenses. Beaucoup d’entre elles souffrent d’un manque d’assistance médicale et psychosociale, aggravant encore leur situation déjà précaire.

Il est important de noter que la Journée mondiale de lutte contre le Sida sera célébrée au Nord Kivu le vendredi 6 décembre prochain. Cet événement pourrait être une occasion propice pour sensibiliser davantage sur cette problématique et mobiliser des ressources en faveur des populations vulnérables.

La situation actuelle au Nord Kivu appelle à une action concertée pour lutter contre cette épidémie croissante et pour améliorer les conditions de vie des déplacés qui continuent d’endurer les conséquences tragiques des conflits armés.

Pascal NDUYIRI

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