Luozi : Le bac « Mantezolo » a failli couler !

Le bac de Luozi, communément appelé « bac de Mantezolo », du nom de l’actuel président de l’Assemblée provinciale du Kongo Central, alors vice-ministre des ITPR sous Kabila fils, pour l’avoir réhabilité, a failli connaître un naufrage, après avoir pris l’eau quelques mètres en aval pour la panne d’un de ses deux moteurs. Le bac, de faible tonnage, a eu à son bord, deux véhicules et plusieurs dizaines de passagers. La plupart d’entre eux se rendaient aux funérailles d’un proche à la rive gauche, dans le territoire de Songololo. Les territoires de Songololo et de Luozi sont séparés par le fleuve Congo. L’intervention de Dieu ayant aidé, le pire – un naufrage – a été évité de justesse. Et les choses sont revenues à la normale, quelques heures plus tard.

Une vidéo devenue virale  sur les réseaux sociaux, montre quelques femmes qui avaient embarqué dans cet engin en train de remercier à genoux, le Seigneur et leurs ancêtres de les avoir secourues en leur épargnant ce naufrage, c’est le mot qui fait fâcher Édouard Masamba, matelot principal du bac. Quand je l’ai évoqué en cherchant à en savoir davantage sur ce dossier, il m’a envoyé paitre, refusant de me répondre.  » Aller poser cette question à ceux qui parlent du naufrage que je ne veux pas en entendre parler », me lance-t-il, en vociférant au téléphone.

Pourquoi le « bac Mantezolo » fonctionne actuellement, alors qu’il existe le grand bac qui fonctionne régulièrement en assurant au quotidien les traversées ? La réponse a cette question est que celui-ci est en train de subir un entretien sur sa rampe dont le volet est défectueux. Ce qui empêche au bac moteur d’accoster sans accroc. Une équipe de l’Office des routes de la province dépêchée à Luozi  le vendredi 29 novembre, est à pied d’œuvre depuis le mardi 03 décembre.

Il faut compter combien de jours pour voir cet engin reprendre le fleuve.  Abordé a ce sujet par la rédaction de Forum des As, un des agents rencontrés sur les lieux a  dit  ignorer le nombre de jours restants. « C’est difficile de savoir car c’est la technique« , me répond-il

Le question du bac demeure l’un des deux sempiternels problèmes dont la population de Luozi attend impatiemment la suite de la part de la Première ministre. En effet, lors de son séjour à Luozi en début septembre dernier, Judith Suminwa Tuluka avait promis de résoudre le problème du bac-moteur de Luozi au sujet duquel avait-elle précisé, elle avait eu des échanges avec le ministre des Infrastructures et Travaux publics.

Selon certaines sources, la commande d’un bac de grand tonnage aurait déjà été passée à Chanimétal pour une bagatelle de…700 000 dollars américains. Et que Luozi pourrait accueillir son bac en….. décembre. On est déjà en décembre. On a encore plus de trois semaines devant nous !

Le problème du bac va de pair avec celui des routes du territoire, spécialement celle de Kimpese-Luozi, longue d’une certaine de kilomètres. Et au sujet de la demande des Luoziens, la cheffe du Gouvernement avait répondu en des termes pas clairs, qu’elle reconnaîssait l’importance de celle-ci, d’autant plus qu’au lieu de 45 minutes initialement prévues, Judith Suminwa avait couvert cette distance en…. trois heures. Ajoutant que le pays dispose de plusieurs routes en mauvais état à réhabiliter sur toute l’étendue du territoire national.

Seulement le tronçon routier Kimpese-Luozi, qui est le moins abîmé parmi d’autres du pays, présente l’avantage d’avoir moins de travaux de réhabilitation a réaliser. Mais, malgré cet état quelque peu flatteur, les accidents n’y manquent pas. Comme celui auquel nous avons quasiment assisté hier mercredi dans l’avant midi. Un véhicule en provenance de Luozi, chargé des marchandises dont des sacs de fufu et d’autres produits de champ, ainsi que de nombreux passagers dont des commerçants, s’est renversé après le village de Nienge, à une vingtaine de kilomètres du fleuve, après une pluie. Heureusement, Dieu le miséricordieux qui est toujours et encore patient de notre négligence pour arranger nos routes en mauvais état, a évité qu’il y ait des pertes en vies humaines !

Le calvaire des commerçants et de la population est d’autant plus grand que le « bac Mantezolo » de très faible tonnage ne peut embarquer dans une traversée qu’un seul grand véhicule et, parfois, rarement, avec une voiture ou une Jeep, soit deux voitures ou deux Jeeps. On peut deviner le désarroi des commerçants avec des produits périssables en cette période pluvieuse, qui doivent attendre plusieurs jours avant de traverser !

A tout prendre, le bac comme les routes, ces éternels problèmes, tardent à trouver solution. A la grande satisfaction de tous ces detourneurs des fonds du Trésor public, nécessaires à résoudre les besoins vitaux des millions des Congolais.

A quand donc les réponses aux préoccupations des Luoziens ?  » Dans quelle langue et de quelle manière devrions-nous poser nos problèmes aux autorités pour qu’elles une oreille attentive« . C’est en ces termes de grand désespoir que s’est exprimé un des Luoziens rencontrés au fleuve en train d’attendre de traverser le fleuve, à notre arrivée vers 13h.

Des jérémiades qui ne peuvent ne pas atteindre les oreilles de Judith Suminwa Tuluka.

Kléber Kungu, Envoyé spécial à Luozi.

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