L’inclusion sociale, message phare de la Journée internationale des personnes en situation de handicap

*La révision constitutionnelle et les réformes institutionnelles se sont invitées au débat lors de la commémoration de cette journée.

Instituée par l’Organisation des Nations Unies en 1992, la Journée internationale des personnes en situation de handicap a été commémorée à Kinshasa le 3 décembre dernier. Placée sous le signe de l’inclusion sociale, cette journée s’est focalisée sur la révision constitutionnelle et les réformes institutionnelles en cours.

Selon les organisateurs, les évolutions politiques en cours, visant à adapter les cadres juridiques aux défis contemporains, représentent un tournant crucial pour les droits des personnes handicapées et leur pleine participation à la société. Initiée par Mme Irène Esambo, ministre des Personnes vivant avec handicap, cette journée a été l’occasion de réfléchir sur  »l’impact de ces réformes sur les droits et les besoins spécifiques des personnes handicapées ». Occasion aussi de souligner l’importance de leur inclusion dans les processus de décision.

Le Secrétaire général de ce ministère a mis le curseur sur la nécessité de protéger et de promouvoir les droits des personnes vivant avec handicap et d’autres groupes vulnérables. Il a rappelé l’engagement des autorités à renforcer le leadership des personnes handicapées dans la société congolaise.

Représentant du Secrétaire des Nations Unies, Bruno Le Marquis, s’est, lui, appesanti sur le fait que l’amplification du leadership des personnes handicapées est plus que jamais nécessaire, car elles sont particulièrement frappées par les crises mondiales (conflits, catastrophes naturelles et inégalités sociales). Malgré les obstacles, ces personnes continuent de jouer un rôle essentiel dans la société, notamment dans les domaines des nouvelles technologies, y compris l’intelligence artificielle et les technologies d’assistance, a fait remarquer Bruno Le Marquis.

La révision constitutionnelle : un levier pour l’inclusion

« La révision constitutionnelle en cours s’inscrit dans une dynamique de modernisation des institutions et vise à renforcer les principes d’égalité et de non-discrimination. Depuis longtemps, les associations et les acteurs de la société civile plaident pour l’intégration des droits des personnes handicapées dans la Constitution. La révision envisagée en 2024 pourrait inscrire formellement le droit à l’inclusion, constituant ainsi un cadre juridique renforcé pour l’accessibilité et l’égalité des chances », a déclaré la ministre de tutelle.

Selon Mme Irène Esambo, deux aspects fondamentaux doivent être pris en compte: le premier est la prise en compte des besoins spécifiques des personnes handicapées dans les réformes sectorielles, et le second est l’inclusion de ces personnes dans les débats sur la révision de la Constitution. Elle a rappelé que toutes les catégories de personnes handicapées en RDC soutiennent la révision constitutionnelle.

L’inscription du droit à l’inclusion dans la loi fondamentale pourrait aider à lutter contre les discriminations persistantes dans des domaines essentiels, tels que l’emploi, l’éducation, les soins de santé et la vie sociale en général, a souligné la ministre.

Vers une meilleure représentation et prise en charge

« Outre la révision constitutionnelle, note Irène Esambo, des réformes institutionnelles visent à améliorer la représentation des personnes handicapées dans les organes décisionnels et à renforcer les dispositifs de prise en charge. L’un des principaux objectifs de ces réformes est la mise en place de mécanismes institutionnels plus solides pour garantir l’application des politiques d’inclusion ».

« Cela, dit-elle, inclut la création de nouvelles agences et commissions consultatives pour mieux représenter les personnes handicapées et suivre les progrès des politiques publiques. De plus, des efforts sont déployés pour adapter les institutions publiques aux besoins spécifiques des personnes handicapées, notamment par des mesures renforcées d’accessibilité, tant physiques que numériques ».

« Les réformes en cours visent également à simplifier les démarches administratives pour l’obtention des aides et des compensations liées au handicap, un processus souvent complexe et décourageant. L’objectif est donc de faciliter l’accès aux droits et de garantir une prise en charge plus équitable et plus rapide », assure Irène Esambo.

Jérémie Asoko Tshimbumbe

Stagiaire Unikin

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