Insécurité à Beni : Le village PK20 se vide intensément  après une attaque des ADF

Le village de PK20, situé sur l’axe routier stratégique Mbau-Kamango, est plongé dans un climat de terreur suite à une attaque meurtrière attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). Malgré les assurances des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), la population prend la fuite, accentuant l’exode en cours dans cette région déjà marquée par des troubles sécuritaires.

Le président du Parlement des jeunes du territoire de Beni, Kyoghero Josué, a exprimé son indignation face à cette escalade de violence. Dans une déclaration faite ce mardi juste après l’assaut, il a appelé le gouvernement congolais à prêter une attention urgente au contexte sécuritaire de Beni, soulignant que la situation nécessite des mesures d’urgence, similaires à celles envisagées pour d’autres zones du petit Nord-Kivu.

 » Il est inacceptable que, dans une zone attaquée, l’on se contente d’une défense timide. Les militaires se limitent à réaliser un bilan alors qu’ils devraient être sur le terrain pour défendre la population « , a-t-il déclaré, interpellant les autorités quant à leur responsabilité face à cet environnement menaçant.

L’armée congolaise, quant à elle, a reconnu les lacunes dans sa stratégie de défense. Le lieutenant-colonel Mak Hazukay, porte-parole du secteur opérationnel Sokola I au Grand Nord-Kivu, a confirmé que les ADF avaient réussi à infiltrer les lignes de défense.

 » Hier, nous avions un certain contrôle de la zone, mais l’ennemi a su profiter d’une opportunité pour se faufiler jusqu’à notre position. Heureusement, une force a réussi à le stopper « , a-t-il précisé, laissant transparaître les défis complexes auxquels sont confrontées les FARDC.

Cette attaque a laissé des marques indélébiles : une dizaine de civils a été brutalement exécutée, tandis que plusieurs autres sont portés disparus. Pire encore, cinq maisons, ont été réduites en cendres par rebelles. Les habitants de PK20, déjà traumatisés par les événements, vivent dans la peur, ce qui les incite à quitter leur foyer face à une menace omniprésente.

La situation à Beni reste d’une grande inquiétude pour les autorités et les défenseurs des droits humains. Le Parlement des jeunes a réitéré son appel à une intervention plus robustes et concertée des forces de sécurité congolaises pour rétablir la paix et la sécurité dans cette zone de conflit.

Dans un contexte où les ADF continuent de représenter une menace persistante, le besoin d’une action gouvernementale décisive se fait ressentir, afin d’assurer la protection des citoyens et de mettre fin à l’impunité des groupes armés.

Pascal NDUYIRI, au Nord-Kivu

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