Encore une énième hécatombe à Matadi Kibala

*Conséquence du non-suivi des décisions prises par les gouvernants.

La fin de la semaine dernière a été marquée par un accident dramatique sur la route Kinshasa – Matadi à la hauteur du marché dit Matadi Kibala. Sept morts et plusieurs blessés graves. C’est le énième accident sur cet endroit. Plus personne ne comprend et ne se justifie la mollesse dont font preuve l’Hôtel de Ville de Kinshasa et la commune de Mont Ngafula vis-à-vis des inciviques qui résistent à la décision d’évacuer les abords de la route à ce niveau de la nationale n° 1.

Depuis des années, cet endroit est devenu le théâtre régulier de graves accidents qui entraînent morts d’hommes. À toutes ces occasions, les décisions sont prises pour chasser tous les vendeurs qui ont investi la chaussée, provoquant des embouteillages monstres chaque jour. Mais lesdites décisions ne sont appliquées que l’espace d’un matin car aussitôt chassés, ces inciviques reviennent vite au galop.

Cette situation est connue tant bien des autorités centrales, urbaines que communales parce que la plupart, si pas toutes, passent par là pour une raison ou une autre. Mais qu’est-ce qui explique cette faiblesse vis-à-vis de ces compatriotes qui ne disposent d’aucune force de résistance pour que l’autorité fasse respecter les mesures? Des habitants du coin croient à des gris-gris auxquels recourent les vendeurs de ce marché pour envoûter les autorités.

Cette version a pris une grande ampleur surtout après l’arrestation de la célèbre commissaire de police de la circulation routière qui avait imposé une discipline de fer du rond-point Ngaba jusqu’au-delà de Matadi Kibala. Un argumentaire que les esprits éclairés ne peuvent pas accepter, étant donné que le motif de son arrestation n’avait rien à voir directement avec ses fonctions. Si ces vendeurs récalcitrants refusent d’obtempérer aux instructions des autorités, c’est simplement à cause de mnanque de leadership de ces dernières,dont certaines se laissent corrompre par ces têtus de marchands.

D’autres places et avenues exposées au même danger

C’est pourquoi, les résidents du coin estiment qu’en raison de nombreux accidents enregistrés à ce niveau, le ministre central de l’Intérieur et Sécurité ainsi que celui des Transports doivent prendre en main cette question pour une décision définitive. À défaut, le cycle infernal des carnages dus aux accidents routiers va se poursuivre à cet endroit.

Outre Matadi Kibala, d’autres places et avenues courent le même danger, sous la barbe des autorités compétentes. Mais il est incompréhensible de constater qu’elles ne prennent aucune disposition pour empêcher que de multiples possibilités d’incidents meurtriers qui se produisent dans cet endroit ne puissent se reproduire ailleurs. C’est le cas le plus flagrant du rond-point Ngaba. Jusque-là, le Ciel épargne encore ce carrefour d’une hécatombe similaire vécue régulièrement par Matadi Kibala. Le jour où un tel évènement surgira, le bilan risque d’être catastrophique. Et, comme dans d’autres cas, les autorités verseront les larmes de crocodile et adresseront de faux messages de compassion dans des médias pour exprimer leur douleur à l’endroit des familles éplorées. Du théâtre à faire rire !

Il y a également les cas de marché de Selembao, de l’UPN, de Kingasani ya suka, de Pascal, et que sais-je encore. Ces quelques exemples prouvent à suffisance comment l’autorité de l’Etat fait cruellement défaut au pays. Pour mettre fin à cette situation qui nous renvoie à la jungle, il faut que ceux qui ont en main les destinées de la res publica se départissent de la complaisance et fassent prévaloir la primauté du droit, car un pays qui ne fait pas respecter ses propres lois, est voué à la disparition ou à l’anéantissement total. Les embouteillages inqualifiables que nous vivons aujourd’hui à Kinshasa en sont la parfaite illustration.      Muke MUKE

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