L’équipe de Médecin Sans Frontière a présenté aux professionnels des médias, les réalisations du circuit » Guichet Unique « , au cours d’un café de presse, hier mardi 3 décembre, à Kinshasa. Ce modèle consiste à mettre en place dans le service de maternité un modèle intégré où les femmes enceintes ou allaitantes testées positives au VIH ainsi que leurs bébés bénéficient de l’ensemble des soins.
» La prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME) est une composante essentielle de la lutte contre le VIH. Avec le circuit de Guichet, dès le début des consultations prénatales les femmes sont sensibilisées à se faire dépister. Si les résultats sont positifs, la prise en charge se fait directement. Ainsi que le suivit tout au long de la grossesse et de l’allaitement, le dépistage du bébé dès la naissance et le suivi des soins de celui-ci jusqu’à 18 mois après sa naissance se fait au même endroit, c’est-à-dire à la maternité. Et tout cela se fait par le même personnel médical, ce qui améliore la confidentialité et réduit l’abandon des soins. La femme séropositive n’est plus éparpillée dans différents services comme cela était le cas avant « , affirme Gisèle Mucinya, la responsable médicale du projet VIH à Kinshasa.
Selon elle, les résultats obtenus grâce à ce circuit sont significatifs, 95% des femmes qui ont été enrôlées dans les guichets uniques ont accouché d’enfants n’ayant pas contracté le VIH. Le circuit Guichet Unique s’avère un modèle de soins efficace pour réduire sensiblement voir éradiquer la transmission de l’infection de la mère à son enfant. » Il est aujourd’hui possible de donner naissance à un enfant sans VIH, même si on est porteuse du virus. Alors, que le monde est résolument tourné vers l’atteinte d’une génération sans Sida à l’horizon 2030 » soutient Gisèle Mucinya.
» C’est un modèle qui fait vraiment ses preuves. Moi, j’ai connu le modèle PTME décentralisé où tous les services n’étaient pas délivrés au même endroit. Il y avait beaucoup d’abandon de soins parmi les femmes enceintes positives au VIH. C’était très lourd et la confidentialité n’était aucunement garantie. Maintenant c’est tout le contraire. Les femmes sont mises en confiance, fidélisées, elles adhérent facilement au traitement et leurs enfants naissent sans VIH« , a renseigné Galbert Kiasuku, sage-femme infirmier, affecté dans la zone de santé de Biyela.
Plaidoyer pour l’intégration du Guichet Unique
Dans une vidéo projetée durant cette rencontre, des femmes témoignent sur les bienfaits de ce modèle. » J’en suis à ma deuxième grossesse. Pour mon premier enfant, j’avais suivi tous les processus de traitement lors de sa grossesse et après sa naissance. Il est séronégatif actuellement. Je suis contente du fait que je peux mettre au monde des enfants non infectés. Pour le moment, je suis mon traitement comme il le faut afin de garantir une santé saine à l’enfant que je porte actuellement. J’aimerais dire aux autres mères positives au HIH que c’est possible pour leur bébé de naitre sans VIH si elles suivent correctement leur traitement « , témoigne Elodie, la vingtaine, enceinte de quelques mois. Elle suit ses consultations à la maternité du centre hospitalier de Biyela, soutenu par MSF.
MSF développe depuis 2020 le circuit Guichet Unique recommandé par l’OMS dans six structures de soins de Kinshasa. Et plaide pour son intégration dans le plan de financement et la stratégie nationale de lutte contre le VIH en RDC.
Fyfy Solange TANGAMU