*Grâce à la Diaspora, les morts sont enterrés dignement.
Organiser les obsèques d’un membre de famille ou d’un proche à Kinshasa requiert des moyens colossaux dont le citoyen lambda ne dispose pas. Si par malheur, le décès de l’infortuné survient après une longue hospitalisation qui a nécessité d’importantes dépenses, sa famille risque de recourir à un endettement aux conséquences désastreuses. Pour éviter ce scénario catastrophe, certaines familles gardent le plus longtemps possible les corps des leurs à la morgue, le temps d’organiser des collectes par-ci par- là. Si beaucoup s’en sortent aujourd’hui, c’est grâce au concours de leurs frères et sœurs qui vivent en Europe, appelés affectueusement « diaspora ».
Pour mettre fin à cette triste situation qui met de plus en plus les familles endeuillées dans des sales draps, d’aucuns plaident pour une réglementation révolutionnaire en la matière. À ce propos, l’Hôtel de Ville de Kinshasa est invité à fixer des montants raisonnables à travers un arrêté du chef de l’exécutif provincial. Car, il n’est pas compréhensible que les obsèques coûtent à ceux qui sont endeuillés une bagatelle somme allant jusqu’à plus ou moins 7000-8000 dollars américains, une somme vraiment prohibitive pouvant servir de fonds de démarrage d’un petit commerce. Pour être plus concret, la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK) devrait commencer par réduire sensiblement sa taxe sur les manifestations funéraires imposée aux différentes salles qui servent de funérarium . Cette taxe compte beaucoup sur le montant à payer par ceux qui sont éprouvés.
Sur cette liste des dépenses à établir, il sied d’inclure la rubrique des frais relatifs aux caveaux et tombes qui oscillent entre 1.500 et 6.000 dollars américains, selon le cimetière. Personne parmi les propriétaires de ces lieux de repos éternel ne saura justifier ces montants prohibitifs, si ce n’est le goût effréné du lucre. Il faut dire qu’il y a aussi de la méchanceté dans ce comportement étant donné qu’accabler des gens frappés par la perte de l’un des leurs, constitue un acte de manque d’amour. Tant qu’il n’y aura pas de texte officiel pour déterminer les taxes relatives aux obsèques, chacun ira de sa manière comme cela se passe dans la jungle.
Dans le même registre, il y a lieu de plaider aussi pour la répression des actes amoraux, nous disons bien amoraux, posés par les délinquants de tous bords lors des veillées mortuaires. C’est à travers ces actes que nous ressentons la déliquescence de notre société. Si ces jeunes, auteurs de ces actes répréhensibles, ne sont pas sanctionnés, d’autres les suivront parce que sûrs de bénéficier de la même impunité.
À ce sujet, il importe de stigmatiser certaines veillées mortuaires qui troublent la quiétude de millions de personnes qui vivent dans les environs du lieu de ces veillées , à cause des boucans qu’elles provoquent. Pour mettre fin à ce type de désordre, il est impérieux d’interdire carrément l’organisation des veillées mortuaires dans des endroits non fermés.
Par ailleurs, il y a lieu de mettre définitivement un terme à la pratique d’enterrer les morts dans des cimetières déclarés fermés, en superposant les cercueils les uns sur les autres. C’est un signe flagrant de manque de respect aux morts, acte condamnable par la loi.
Muke MUKE