Il y a près d’un mois, une jeune congolaise du nom de Pamela Oku Wofuma, a été atrocement assassinée dans la nuit du 1er au 2 novembre à Douala au Cameroun. Ce tragique drame a suscité une vive indignation dans plusieurs pays, dont la RDC d’où elle est originaire, la Belgique où elle vit et le Cameroun, lieu de l’assassinat.
La victime portait une grossesse de deux mois, dont l’auteur est un copain d’origine camerounaise, répondant au nom de Wilfried Taguetang. La version des faits révèle que le corps de la victime a été retrouvé dans un bac à ordures au quartier Makepe de Douala.
Invitée au Cameroun par son petit amant au motif d’être présentée à sa famille avant la formalisation de leur mariage, le suspect a mis en exécution son macabre plan en tuant, puis en brûlant le corps de la victime. Ensuite, l’assassin est revenu en Belgique.
bruxelles arrête le suspect…
Les images de ce crime odieux ont fait le tour du monde grâce à la magie des réseaux sociaux. La police belge s’est aussitôt mise aux trousses du délinquant qu’elle a arrêtée sans beaucoup d’atermoiements. Preuve de professionnalisme avéré.
Après sa mise aux frais, un procès sera ouvert pour un jugement juste et équitable, et surtout pour connaître les motivations de cet acte ignoble, qui frise l’animalité.
Kinshasa se tait
Cependant, il est curieux de constater que la réaction des officiels congolais n’est pas à la hauteur de l’assassinat de leur compatriote, eux dont une des principales prérogatives est la défense des droits de leurs administrés, qu’ils vivent à l’intérieur ou à en dehors du pays. Si en Belgique, nous avons senti la compassion des Congolais qui y habitent vis-à-vis de la victime et leur colère suite à cette ignominie, la réaction de l’ambassadeur de la RDC, accrédité dans ce royaume a été plus ou moins timide. On dirait que ce diplomate a rangé cet événement parmi les faits divers.
À moins que l’information nous ait échappé, nous n’avons pas appris une quelconque protestation de sa part concernant ce meurtre. Du coup, la question de la nomination des représentants de notre pays à l’étranger refait surface. Qui envoie-t-on dans les postes diplomatiques?
quid du choix des diplomates?
Depuis des lustres, les syndicalistes du ministère des Affaires étrangères n’ont cessé de stigmatiser la nomination des ambassadeurs politiques au détriment des agents de ce ministère.
Encore qu’il faut souligner qu’il existe une académie diplomatique où ces agents suivent une formation attitrée. Mais force est de constater que lorsqu’il s’agit d’opérer des mises en place, les politiciens congolais s’y mêlent avec les recommandations des membres de leurs familles biologiques et politiques. C’est pourquoi, dans plusieurs situations que le pays vit, nos adversaires prennent le dessus sur nous sur le plan diplomatique.
Si, à Bruxelles, nous avons senti un vide, à Kinshasa non plus, aucune protestation vigoureuse n’a été faite. Ici aussi, à moins que nous nous trompions, l’ambassadeur du Cameroun en RDC n’a pas été convoqué pour des justifications, comme l’exigent les conventions internationales s’agissant d’un cas gravissime comme celui-ci.
Même s’il est possible que la victime se soit retrouvée en Belgique ou au Cameroun dans des conditions non légales, ce n’est pas une raison pour les autorités de rester indifférentes. La défunte a droit à la protection de son pays. Des parents responsables n’abandonnent pas leur enfant en prison, même s’il est un incivique.
À présent que le présumé assassin se trouve entre les mains de la police, l’ambassadeur congolais en Belgique est appelé à s’investir dans le procès qui va bientôt s’ouvrir, de manière à ce que le coupable soit sévèrement condamné et que la famille Oku soit indemnisée à la hauteur du grave préjudice subi. C’est de cette manière qu’elle sera véritablement consolée, même si cette perte ne sera jamais comblée.
Muke MUKE