Le Pape François vient d’autoriser depuis le lundi 25 novembre, la béatification de Floribert Bwana Chui Bin Kositi, un jeune catholique congolais. Chef de bureau de l’Office congolais de contrôle (OCC), il a été assassiné en 2007 à Goma, chef-lieu de la province du Nord, dans l’est de la RDC.
Des sources concordantes attestent que Floribert Bwana Chui Bin Kositi avait été abattu. Ce, pour avoir refusé de valider l’entrée, sur le territoire congolais, des denrées alimentaires avariées en provenance du Rwanda.
Membre actif de la Communauté de Sant’Egidio, Floribert Bwana Chui Bin Kositi consacrait son temps libre à soutenir les enfants de la rue. Floribert répétait sempiternellement: «Est-ce que je vis pour le Christ ou pas? Mieux vaut mourir que d’accepter cet argent».
Né le 13 juin 1981, Floribert Bwana Chui a été enlevé et tué dans la nuit du 7 au 8 juillet 2007. Fidèle à sa foi et à ses principes, il avait rejeté les pots-de-vin proposés et détruit des produits dangereux pour la santé publique.
Un martyr exemplaire
Son assassinat, qualifié de martyre par l’Église catholique, illustre son engagement pour l’intégrité et la justice, même au péril de sa vie. Pour Mgr Faustin Ngabu, alors évêque de Goma, Floribert «est mort en raison de son honnêteté», un témoignage puissant de sa foi chrétienne.
Lors de sa visite en RDC en février 2023, le Pape François avait évoqué la figure de Floribert qu’il a brandi comme un modèle d’honnêteté et de résistance face à la corruption, devant des milliers de jeunes, réunis au stade des Martyrs à Kinshasa.
«Il aurait pu céder, personne ne l’aurait su, et il aurait gagné. Mais il a choisi d’être honnête, de dire non à la saleté de la corruption», avait déclaré le souverain pontife.
En RDC, Marie-Clémentine Alphonsine Anuarite Nengapeta a été bienheureuse depuis le 15 août 1985 et Isidore Bakanja, a été élevé au rang de bienheureux, le 24 avril 1994, tous deux par le pape Jean-Paul II (souverain pontife de 1978-2005).
La béatification est l’acte solennel par lequel le Pape déclare qu’un culte public peut être accordé à un serviteur de Dieu, selon les modalités prévues et dans des lieux déterminés (diocèse ou institut religieux).
Une procédure complexe
A partir de Paul V (1605 – 1621), la béatification a été concédée comme une anticipation d’une canonisation prévue, mais retardée pour divers motifs. Elle est désormais considérée comme un degré indispensable dans le processus qui conduit à une canonisation. D’abord simple décret, la déclaration de béatification s’est entourée d’une cérémonie qui a pris de plus en plus d’ampleur.
Les miracles sont examinés en trois réunions de niveau différent : celle des experts (ou groupe de médecins, s’il s’agit de guérisons), celle des théologiens, enfin celle des cardinaux et évêques membres de la Congrégation. Un seul miracle est requis pour une béatification, et le martyre en dispense.
Mais, l’enquête est devenue de plus en plus exigeante : ainsi, la «positio» ou rapport attribué à dom Colomba Marmion (1858 -1923), béatifié en 2000, constitue un volume de 366 pages, contenant entre autres textes la déposition de la «miraculée» – une américaine» et de six témoins, les examens et les rapports de deux médecins chargés de l’enquête, avec la photocopie de tous les actes médicaux.
Il est à remarquer que l’un des témoins (médecin) est un épiscopalien et qu’un autre est protestant.
Gloire BATOMENE