A LA SUITE DE L’ENQUETE DE LA COMMISSION PROVINCIALE, Luozi : L’administrateur de territoire Alfred Ngoma suspendu provisoirement de ses fonctions

L’administrateur du territoire de Luozi, Alfred Ngoma Losa, vient d’être suspendu de ses fonctions de manière provisoire hier jeudi 28 novembre par la commission d’enquête dépêchée par la province du Kongo Central. Célestin Lusiama, alors administrateur de territoire adjoint en charge des questions politiques et administratives, assume désormais l’intérim, en attendant la conclusion du rapport de la commission d’enquête arrivée le mercredi 27 novembre pour repartir le lendemain. La Force vive de Luozi a présenté à la Commission d’enquête 19 griefs contre l’AT Ngoma Losa.

Selon un des membres de la Force vive de Luozi contacté par notre rédaction, la commission composée de 6 personnes est venue de la province pour enquêter sur la situation qui prévaut à Luozi. Le numéro un du territoire cher à Ne Muanda Nsemi et la société civile vivent comme chien et chat depuis un certain temps. Celle-ci a voulu récuser la composition de cette commission au motif qu’il n’y avait pas d’élus du coin. Mais la commission dont faisait partie l’ancien AT de Luozi, Tukulu Nene Digeluka, a argué qu’elle venait au nom de l’exécutif provincial et que, par conséquent, elle ne devait pas comporter des députés qui sont du pouvoir législatif.

Sur place, témoigne la source, les membres de la commission provinciale et ceux de la Force vive de Luozi, en compagnie d’une foule des Luoziens, se sont rendus sur le terrain pour enquêter sur les allégations portées contre l’AT Ngoma Losa. La commission a entre autres palpé la réalité de la spoliation de la piste d’aviation, les bornes prouvant cette vente!

19 GRIEFS CONTRE NGOMA LOSA

La Force vive a rassemblé contre Ngoma Losa Alfred 19 griefs présentés par son coordonnateur, Eugène Kanza Tonda. Il s’agit notamment de la vente du moteur de la vedette servant au transport fluvial public  contre l’achat du moteur de sa Jeep ; l’abattage des acacias qui faisaient la beauté devant le bâtiment administratif du territoire pour en faire des braises.

On lui reproche aussi le détournement de 350 millions de FC de frais de traversée du bac qu’il a remboursés à la suite de la marche des camionneurs ; le déplacement de la fourrière des bêtes du territoire à sa résidence de Kilemba parce que les frais d’amende perçus par le service ne lui parviennent pas ; le détournement du matériel et des fonds alloués au bourbier de Mbanza Bulu où 10 millions de FC, 72 sacs de ciment, un sac de riz, deux marmites, deux mousses, une barre de savon, 5 litres d’huile végétale et 5 litres d’huile de palme ont été récupérés par l’AT pour une destination inconnue.

VENTE D’UN TERRAIN PRIVE POUR 1 500 000 FC

Pas seulement. A la charge de Ngoma Losa, pèsent également la vente du terrain pour un montant de 1 million 500 000 FC d’une veuve vers le territoire dont l’acheteur a apporté le document portant la signature de l’AT et ses adjoints ; la fabrication de plusieurs bornes pour délimiter la piste d’aviation et dont on retrouve les actes de vente des terrains de 25 m sur 25 sur la piste avec la signature de l’AT ; le déplacement des repères historiques avec les roues de Stanley afin de borner cette parcelle pour le vendre ; la spoliation de terrains des sœurs religieuses catholiques ainsi que celui du Pr Dianzungu ;; la spoliation du terrain de l’Armée du salut à Nkundi où il s’est accaparé trois parcelles…La liste n’est pas exhaustive.

Face à la lourdeur de cette accusation, la commission s’est retrouvée devant une foule qui réclamait qu’elle traverse avec M. Ngoma Losa Alfred à son retour.

C’est au terme d’une négociation très houleuse entre la population et la Commission d’enquête que celle-ci a dû décider de suspendre provisoirement l’administrateur de territoire Ngoma Losa Alfred. Ce qui a baissé la tension.

Depuis plusieurs mois, une tension vive règne à Luozi où la Force vive exige le départ de l’administrateur de Luozi,  qu’elle accuse d’être impliqué dans la spoliation de terrains appartenant à l’Etat. Elle dénonce également «ses méthodes dictatoriales et son arrogance», lui attribuant des déclarations selon lesquelles il n’a des comptes à rendre à personne, sinon au ministre de l’Intérieur ou au parti au pouvoir dont il est issu.

LA VIE DES LEADERS DE LA SOCIETE CIVILE MENACEE

La situation s’est fortement dégradée et le climat entre la Nouvelle société civile congolaise (NSCC), Société civile Forces vives (SCFV) Notabilité et Jeunesse) qui la composent, s’est détérioré lorsque les leaders de cette structure, Eugène Kanza Tonda et Mikangamani Lusilawo Serge Kiple ont vu leur vie menacée. Ce, après l’envoi à Luozi par la province d’une équipe de policiers officiellement pour assurer la sécurité de l’AT Ngoma Losa.

L’insécurité contre ces deux personnalités était telle que M. Mikangamani Kiple, muni de la lettre d’invitation de sa hiérarchie, la Direction générale des recettes du Kongo Central (DGRKC), dit être enlevé alors qu’il s’était déplacé de Luozi pour Kinshasa. Après avoir échappé à un enlèvement à Kimpese, il a changé de direction pour Kinshasa où il sera enlevé, séquestré et interrogé pendant plusieurs heures dans une parcelle dont il ignoré encore la commune. Et il en sortira les yeux bandés pour éviter qu’il  reconnaisse l’endroit.

Auparavant, au mois d’octobre, les membres de la société civile, Force vive de Luozi, avaient organisé une marche pacifique pour obtenir le départ immédiat et inconditionnel de Ngoma Lusala, chef de service du cadastre pour le ressort de Luozi accusé de spolier la piste d’atterrissage et vendu des terrains et autres parcelles publics et privés dans le chef-lieu du territoire éponyme.

Kléber KUNGU

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