M-Pox: les scientifiques se mobilisent pour des réponses durables

La Maison de France a abrité le vendredi 4 octobre 2024 un colloque international sur le M-Pox dont le thème a été : «Mieux connaître pour mieux agir face au M-Pox : Les scientifiques de la RDC et du monde se mobilisent». Ces assises de haute portée scientifique, ont été organisées par l’Ecole franco-congolaise des hautes études en santé publique (EFCHESP). Plusieurs conférences ont été tenues en plénière par des sommités du monde scientifique, notamment les médecins, après les mots du Recteur de l’Université protestante au Congo (UPC), du délégué de la ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire et du représentant de l’Ambassassade de France.

Selon la professeure Bobette Matulonga, les scientifiques ont été invités à partager leurs expertises et à être des auteurs-clés dans la construction de réponses durables face au M-Pox. C’est ce qui justifie le fait qu’au terme de plusieurs exposés, débats et échanges, les participants ont formulé plusieurs recommandations pour une réponse coordonnée afin de réduire l’impact de cette épidémie sur les populations. Au nombre desdites recommandations, nous retiendrons notamment, l’élaboration d’un plan de renforcement de la résilience du système de santé publique basé sur l’étude de vulnérabilité du système de santé, l’organisation des recherches anthropologiques, l’usage des personnes-ressources formées sur la communication, ainsi que l’utilisation des langues locales. 

S’adressant à l’assemblée, la Coordinatrice de cette école, Mme Bobette Matulonga, a déclaré : «Ensemble, nous avons le pouvoir de transformer les défis actuels en opportunités pour renforcer notre système de santé et protéger nos concitoyens», avant de souligner que la situation présente nous appelle à agir ensemble avec rigueur et détermination. 

Le délégué de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dialo Amadou Moutard, a révélé qu’actuellement, 106.310 cas de M-pox ont été signalés dans 123 pays, l’Afrique étant à l’origine de l’augmentation continue de cette maladie. 

Il a rappelé qu’en janvier 2022, le Nigéria a servi de point de départ à la propagation mondiale de cette épidémie. Et en dehors du continent noir, a-t-il précisé, la transmission se fait principalement par voie sexuelle, représentant 80% des cas. En RDC, 80% des cas sont recensés, avec un rapport alarmant de 1828 cas, dont 616 à Kinshasa. Actuellement, 171 cas sont confirmés, mais heureusement, aucun décès n’a été signalé. 

En 2024, la RDC a détecté 28.000 cas, dont 5.810 confirmés. 

Dans son intervention, le Dr Trésor Makumbu de l’Africa CDC, a souligné que 88% des cas et 99% des décès en Afrique concernent la région du centre, avec la RDC, le Burundi, le Cameroun, la RCA et le Nigeria comme les pays les plus touchés. En 2024, a-t-il précisé, la RDC a détecté 28.000 cas, dont 5810 confirmés avec une forte concentration dans les provinces de l’Equateur et du Sud-Kivu. Les enfants âgés de 0 à 4 ans présentent un nombre élevé de cas suspects, tandis que les jeunes adultes de 20 à 24 ans enregistrent des cas confirmés. Les femmes semblent également être plus touchées par cette épidémie. 

Le Dr Prince Kimpanga a, quant à lui, stigmatisé le fait que la RDC n’a pas tiré des leçons de la pandémie de Covid 19. C’est pourquoi, il préconise la mise en place d’un plan de renforcement de la résilience du système de santé, une proposition dont les participants ont transformé en recommandation. 

Pour revenir au mot de la professeure Bobette Matulonga, il sied d’indiquer qu’elle a contextualisé le cadre de cette rencontre  en faisant savoir qu’»au regard de ces fausses informations qui se répandent autour de cette épidémie, on s’est senti obligé d’organiser ce colloque parce que notre modèle d’enseignement est basé sur la recherche, et également sur les échanges scientifiques». 

Il sied de souligner que l’EFCHESP est un projet, fruit du partenariat entre l’Université Paris Saclay et l’UPC, un programme qui se distingue par l’accent qu’il met sur la recherche scientifique et ses modalités d’enseignement axés sur les échanges internationaux entre la France et la RDC. Il propose des formations de niveau master, doctorat et diplômes universitaires. 

Muke MUKE

Laisser un commentaire

Suivez-nous sur Twitter