Dans le souci et la necessité d’augmenter le nombre des sages-femmes et améliorer la qualité des soins en santé de la reproduction, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) reste pour la reconversion des infirmiers en sages-femmes.
D’après le rapport 2020 de la Division population des Nations unies, les taux de mortalité maternelle et néonatale sont estímés respectivement à 547 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes et 28 pour 1000 naissances vivantes. Alors que 85,2% des femmes ont accouché en présence d’un professionnel de santé (MICS 2018).
L’UNFPA, explique cette reconversion par le fait qu’une reste convaincu que les sages-femmes peuvent contribuer de manière considérable à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale et des mortinaissances dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Il est démontré qu’une forte augmentation de la couverture des interventions assurées par des sages-femmes (à savoir une augmentation de 25% tous les cinq ans jusqu’en 2035) pourrait permettre d’éviter 40% des décès materiels et néonatals et 26% des mortinaissances.
Interrogée, Gerda Botay, une infirmière venue du centre de santé Yete dans la province de la Tshuapa reconvertie en sage-femme après 18 mois de formation à l’Institut supérieur des techniques médicales (ISTM), a salué le soutien de l’UNFPA pour sa formation. Elle s’est dit très heureuse de cette aide de l’UNFPA en même temps satisfaite des nouvelles connaissances et compétences acquises.
Servir la communauté pour éviter la mortalité maternelle
D’après Gerda Botay, cela est une manière de servir sa communauté afin d’éviter la mortalité maternelle.
«Avec les connaissances reçues, désormais je suis capable de prévenir l’hémorragie qui peut survenir après l’accouchement. Mais aussi garder la femme en observation pour suivre l’évolution de son état après son accouchement», a-t-elle fait savoir toute convaincue.
Avant d’ajouter que le manque d’informations et de sages-femmes qualifiées, faisait croire à la communauté que les décès maternels étaient causés par la sorcellerie.
«Quand une femme décédée après l’accouchement dans notre communauté, on pensait que c’était de la sorcellerie. Et on ne pouvait pas imaginer d’autres causes. Grâce à cette formation j’ai compris que cela était le contraire de ce que l’on pensait. Je promets de capitaliser ce que j’ai appris et de le restituer à ma communauté», a-t-elle ajoute.
De son côté, le Directeur des services académiques à l’ISTM/Kinshasa et point Focal du partenariat UNFPA et l’Esu, Alexis Nzee, a révélé que ce programme de reconversion permis d’avoir rapidement les sages-femmes compétentes qui, après avoir terminé leur programme de 90 crédits, auront les mêmes diplômes que ceux qui ont suivi les trois années directes.
«Cette expérience a en peu de temps permis de résoudre la carence des sages-femmes», a -t-il souligné.
Le programme de reconversion en sage-femme à 18 mois a été revisité pour donner aux infirmiers gradués des compétences requises pour devenir sage-femme dans le but d’avoir un personnel qualifié, compétent afin de réduire les décès maternels.
Tricya MUSANSI