Le procès des 51 prévenus impliqués dans la tentative de coup d’État touche à sa fin. En effet,le verdict tant attendu va tomber dans moins d’une semaine soit le 13 septembre prochain. C’est au terme de l’audience tenue hier, à la prison de Ndolo, que le président du Tribunal militaire garnison Kinshasa/Gombe, le major Freddy Eume, a fixé cette date, marquant la fin de trois mois d’intenses délibérations.
À l’audience de mardi à la prison militaire de Ndolo, le président du Tribunal a déclaré que les juges avaient désormais une vision claire des faits après trois mois d’instruction rigoureuse.
Le major Eume a précisé que, les avocats de la défense avaient jusqu’au vendredi 6 septembre pour soumettre leurs notes de plaidoiries finales, permettant ainsi au tribunal de prononcer son jugement dans les délais légaux.
» Nous sommes à la fin de l’instruction de la présente cause qui nous a pris trois mois. Le Tribunal a entendu les uns et les autres. Il prend tous les moyens présentés par les parties en délibéré « , a déclaré le major Freddy Eume.
Il a ajouté que si les notes de plaidoiries avaient déjà été déposées, le jugement aurait pu être prononcé dès la semaine prochaine. Cependant, pour assurer une procédure juste, le Tribunal a accordé un délai supplémentaire pour la soumission des documents finaux.
Cette audience a marqué la clôture des plaidoiries des avocats de la défense, qui ont unanimement plaidé pour l’acquittement de leurs clients. Chacun des 51 accusés a eu l’opportunité de s’exprimer une dernière fois devant le tribunal, tous affirmant leur innocence et réclamant leur libération.
Le principal instigateur présumé de cette tentative de putsch, Christian Malanga, à la tête du mouvement rebelle « New Zaïre », avait vu l’action publique éteinte à son encontre dès la première audience suite à son décès. Mais son fils Marcel, qui l’accompagnait selon l’accusation, encourt toujours la peine capitale, comme la plupart des prévenus.
Lors de ce procès, ses avocats ont insisté sur l’innocence de leur client, rappelant une séquence vidéo diffusée lors d’une audience précédente dans laquelle son géniteur déclarait l’avoir entraîné dans cette affaire en raison de la mauvaise gouvernance du pays. Selon son conseil, ces propos suffisent pour disculper leur, car il n’avait aucune maîtrise des événements et devrait être acquitté.
Les 51 accusés sont poursuivis pour des infractions graves, notamment le terrorisme, la détention illégale d’armes et de munitions de guerre, la tentative d’assassinat, l’association de malfaiteurs, le meurtre et le financement du terrorisme.
Ils sont accusés d’avoir tenté de renverser le gouvernement de la RDC dans la nuit du 18 au 19 mai 2024, en attaquant notamment le Palais de la Nation, siège de la présidence de la République, après avoir pris d’assaut la résidence de Vital Kamerhe, alors ministre de l’Économie nationale.
Le procès, qui a démarré le 7 juin 2024 à la prison militaire de Ndolo, a été marqué par des rebondissements, avec l’audition de nombreux témoins et experts. Les relevés téléphoniques et les tracés d’antennes ont été examinés pour retracer les mouvements et les communications de Christian Malanga, depuis son entrée sur le territoire congolais jusqu’à la tentative de coup d’État.
De son côté, le ministère public a réclamé la peine capitale pour la plupart des inculpés, à l’exception d’un prévenu reconnu irresponsable pénalement après expertise psychiatrique.
Le verdict attendu le 13 septembre prochain pourrait sceller le sort des accusés dans cette affaire qui a tenu en haleine tout le pays. Les yeux de la nation seront tournés vers le Tribunal militaire de Kinshasa/Gombe pour connaître l’issue de ce procès retentissant.
Christian-Timothée MAMPUYA