Le monde culturel congolais est en deuil. Oscar Diyabanza Matusongwa, figure emblématique de la musique et des arts congolaise, est décédé dans la nuit du dimanche 1er septembre à Kinshasa, après une longue maladie. Sa disparition marque la fin d’une époque pour la scène artistique congolaise, où il a laissé une empreinte indélébile.
Né en 1949, Oscar Diyabanza a été un véritable pilier de la culture congolaise. Artiste pluridisciplinaire, il était à la fois musicien, metteur en scène, arrangeur, parolier et auteur-compositeur. Sa contribution à la rumba, genre musical phare du pays , est inestimable. Il a collaboré avec certaines des plus grandes voix féminines du pays, telles que Mpongo Love, Abeti Masikini, Etisomba et Miss Bora.
L’un des points culminants de sa carrière musicale fut sans doute la composition de » Bakake » qui veut dire tonnerre, interprétée avec maestria par Mpongo Love en 1974. Cette chanson est aujourd’hui considérée comme un joyau et une une référence de l’histoire de la musique congolaise. Elle reste gravée dans les mémoires comme l’une des meilleures créations de l’artiste.
En plus de ses contributions à la musique, Oscar Diyabanza a également marqué le monde des arts dramatiques. Formé au Conservatoire national de musique et d’art dramatique, devenu plus tard l’Institut national des arts (INA), il a rapidement intégré le groupe mythique Chem-Chem Yetu. Ce groupe a joué un rôle majeur dans sa découverte de l’art musical et dans son développement en tant que metteur en scène.
» Mbuta » Diyabanza, comme l’appelaient affectueusement les jeunes, a dirigé le Ballet national de la RDC pendant 25 ans. Sous sa direction, cette institution a brillé tant au niveau national qu’international. Il a notamment conduit la délégation congolaise au festival Yambi à Bruxelles en 2008, où il a contribué à faire rayonner la culture congolaise sur la scène mondiale.
Un héritage durable
Oscar Diyabanza laisse derrière lui un héritage artistique riche et diversifié. Sa passion pour l’art et la culture a inspiré de nombreuses générations d’artistes en RDC. Son décès est une grande perte pour la communauté artistique congolaise, qui se souviendra de lui comme d’un mentor, un coach, et un géant de la culture.
La culture pleure la perte d’un grand homme, mais célèbre également une vie dédiée à l’art et à la promotion de la richesse culturelle du pays de Joseph Kabasele et de Franco Luambo Makiadi.
Christian-Timothée MAMPUYA