La livraison des cartes d’identité nationale biométrique dans l’impasse : Un flou qui provoque des suspicions de corruption

Il se passe quelque chose de flou dans la livraison de cartes d’identité nationale biométrique. Depuis que le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a obtenu sa carte voici maintenant plus d’une année, l’opération s’est arrêtée net. Après le chef de l’Etat, il n’y a eu que quelques officiels qui ont été servis. Depuis lors, plus rien. Cette situation prouve qu’il y a quelque chose de louche qui exige que les autorités impliquées dans cette opération éclairent l’opinion sur la raison de l’arrêt des opérations. 

L’examen approfondi de ce dossier nous révèle qu’au moment de l’identification des électeurs en prélude des échéances générales de décembre 2023, il a été dit à la population que les informations recueillies par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) serviraient de banque des données à l’ Office national d’identification de la population (Onip) dont la tâche serait ainsi facilitée. Mais curieusement, la population a appris par les réseaux sociaux l’existence d’une fiche d’identification attribuée à cet office et qui reprend pratiquement les mêmes renseignements que ceux contenus sur la carte d’électeur. Au regard de ce flou, le citoyen lambda a commencé à douter de la transparence de cette opération. D’où des soupçons de corruption autour d’un contrat qui aurait été conclu entre l’Onip et une certaine entreprise. 

Selon les informations dignes de foi recueillies dans les couloirs de l’Inspection générale des finances (IGF), le contrat dont il est question poserait beaucoup de problèmes quant à sa régularité. C’est pourquoi, après enquête, ce service a adressé une note d’observation au ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, autorité de tutelle de l’Onip. La corruption ayant gangrené pratiquement tous les secteurs de la vie nationale, d’aucuns ont vite vu dans cette transaction de 2 milliards de dollars américains les germes d’un deal au détriment de la RDC et de la population. 

satisfaction de la population après la suspension du contrat 

A la suite du flou qui entoure le contrat entre l’Onip et son partenaire, la fabrication des cartes d’identité nationale biométrique a été ainsi suspendue. Les Congolais qui sont résolument déterminés à combattre  la vérité dudit dossier et sanctionner les auteurs des délits économiques, ont applaudi  cette opération qui aurait une fois de plus saigné le Trésor public à hauteur de près de 2 milliards de dollars américains, une somme astronomique pour une économie en pleine crise. 

Quand bien même le peuple se réjouit de cette action salvatrice de l’IGF, il regrette cependant le fait que la fabrication de ces cartes ait été mise en veilleuse, retardant ainsi la délivrance de cette pièce essentielle pour le citoyen d’un pays. À ce propos, il importe de souligner que beaucoup de Congolais sont actuellement préjudiciés dans certaines affaires à cause du manque de carte d’identité soit pour avoir perdu leurs cartes d’électeur soit parce que celles-ci sont de très mauvaise qualité. L’interruption de l’opération de livraison des cartes d’identité nationale biométrique ne fait donc qu’augmenter les frustrations de cette catégorie des citoyens. 

Face à cette impasse provoquée en grande partie à cause de la non-transparence du contrat entre l’Onip et son partenaire, pourquoi ne pas se tourner vers la Banque centrale du Congo (BCC) qui dispose d’une imprimerie de dernière génération susceptible de fabriquer un nombre impressionnant de cartes d’identité journalièrement ? Il est vrai qu’il y a une affaire de fameuses retrocomissions autour de ce dossier. D’où la question que d’aucuns se posent de savoir jusqu’à quand les Congolais continueront à poser des actes qui ne visent que leurs propres intérêts au détriment de ceux de la communauté.

Constant Mutamba a réellement du pain sur la planche face à une race de personnes dont la majeure partie est tournée vers la commission d’actes délictueux. Il faut qu’il s’arme de beaucoup de pugnacité pour réprimer tous ces délinquants cachés dans presque tous les domaines de la vie nationale. Dura lex sed lex, c’est-à-dire, la loi est dure, mais c’est la loi, comme disent les Romains. Il faut l’appliquer pour l’intérêt supérieur de la nation. 

Muke MUKE 

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