FACE AUX PROMESSES NON TENUES DES POLITICIENS A LUOZI : Et si Suminwa marquait la différence… !

Moins d’une semaine après, la visite de Judith Suminwa à Luozi, du 31 août au 1er septembre, reste d’actualité dans la capitale du Manianga et ses dix secteurs., autant les promesses que la Première ministre a tenues devant la population de Luozi le samedi 31 août au stade Bidimio et lors de l’eucharistie à l’occasion du jubilé de diamant de la paroisse Notre Dame de Fatima /Luozi, concernant le bac, les routes, l’électrification. «Et si Judth Suminwa marquait la différence par rapport à ses prédécesseurs !», s’exclament plusieurs Luoziens, marqués par la première visite à Luozi de la cheffe du gouvernement que la rédaction de Forum des As, présent sur place, a interrogés. A elle de suivre les conseils qu’un ancien administrateur du territoire de Luozi, Jean-Germain Kapula, avait prodigués à une délégation de la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema ASBL) conduite par son président, Dieudonné Bifumanu Nsompi, en janvier 2011. «Ne venez pas avec des promesses, venez plutôt avec des actions concrètes. Je suis prêt à vous accompagner, pourvu que vous preniez en compte les préoccupations de la population», avait prévenu l’ancien AT de Luozi, voilà 13 ans.

«Vous savez qu’il y a toujours des gens qui viennent à Luozi. Compte tenu du fait que Luozi est toujours éloigné de grands centres, ils viennent se faire passer pour des gens qui évoluent dans les cercles où se prennent des décisions. Ils font des promesses, peut-être à la quête d’une certaine légitimité populaire, ils font des promesses qui demeurent malheureusement non tenues jusqu’à ce jour. Nous a Luozi, nous sommes réveillés et nous disons que nous n’acceptons plus de promesses. Quelqu’un qui vient, il faudrait qu’il nous apporte des actions concrètes en disant ‘’moi je viens pour telle route, pour tel pont’’ ».

«Nous n’avons pas besoin que des gens viennent ajouter des promesses sur celles que nous avons déjà entendues», avait-il renchéri.

Des promesses non tenues que Mgr André-Giraud Pindi a également évoquées dans son homélie du jubilé de diamant de Notre Dame de Fatima/Luozi.

BAC, ROUTES, ELECTRICITE… SANS SOLUTION DEPUIS

La mise en garde de l’AT honoraire de Luozi à l’endroit de politiciens originaires de Luozi ou non vaut autant particulièrement à l’endroit de Judith Suminwa, concernant certains dossiers qui sont restés sans solution plusieurs années durant.

C’est le cas du récurrent problème de bac-moteur pour lequel la Première ministre a avoué avoir déjà pris des engagements avec le ministre des ITPR (Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction), Alexis Gisaro. Lors d’une de ses sorties médiatiques, une semaine avant le voyage de Judith Suminwa, le Coordonnateur de la Notabilité kongo, Dieudonné Bifumanu Nsompi, arelayé pratiquement ce message en annonçant que Luozi allait avoir un bac neuf du Gouvernement Suminwa. C’est ce que sa cheffe Judith Suminwa Tuluka a confirmé, à haute et intelligible voix lors de son adresse à la population au stage Bidimio le samedi 31 août. Certaines sources généralement bien informées parlent de 700 000 dollars qui seraient déjà débloqués pour la construction de cet engin.

Quant au courant électrique tant réclamé par les Luoziens, un habitant de la cité de Luozi interrogé à ce sujet déconseille à la Première ministre de tomber dans le piège des promesses non tenues. Pour cela, il a évoqué le cas de Yerodia Ndombasi, ancien dircab de feu Laurent-Désiré Kabila qui, en 2004, lors de son voyage dans la capitale du Manianga, avait promis aux Luoziens que leur cité serait électrifiée sous peu, jurant devant Dieu que lui ne mentait pas.

Et au cours d’un autre voyage à Luozi, un fou n’avait pas eu froid aux yeux pour’apostropher quasiment M.Yerodia : «Vous qui nous avez promis que Luozi allait être électrifié dans quelques mois, où est ce courant,  vous qui avez dit que vous ne mentez pas ? »

Vingt ans plus tard, Luozi n’est jamais électrifié !

Sans doute que la cheffe du gouvernement ne disposait pas d’assez d’éléments sur ce dossier par rapport à la Sodema qui y est également impliquée depuis longtemps avec plusieurs démarches menées. Notre source a souhaité qu’en abordant ce sujet,que Judith Suminwa ait évoqué également l’aspect industrialisation du milieu pourvu de tant d’initiatives intéressantes des entrepreneurs locaux. Que Mgr André-Giraud Pindi n’a pas oubliés ; le Centre de recherche pharmaceutique de Luozi (CRPL) de feu Batangu ba Mpesa, alias Manadiar. Mais également Beni Food du pharmacien Kieni kia Mpesa, la dizaine de carrières qui fabriquent de la chaux…

Dans son adresse à la population, Judith Suminwa a sollicité les prières de la popultion pour qu’elle réussisse son mandat. En contre-partie, rétorque un notable interrogé, cette même population qui l’a bien adoptée, lui demande de concrétiser ses promesses pour que ses prières (de la population) soient exaucées par Dieu.

«LE PEUPLE NE DEMANDE PAS, MAIS RECLAME CE QUI EST DE DROIT »

Un autre notable, ayant requis l’anonymat, a réagi à l’homélie de Mgr Giraud Pindi qui a qualifié le peuple de ‘’demandeur’’. «A propos de l’attitude de «demandeur» dont est affublé le peuple, c’est que cette attitude, à contrario, met à nu, la mauvaise gouvernance ou gestion du pays et de la chose publique, de la part de nos politiciens, mécréants pour plusieurs d’entre eux. Le peuple ne demande pas, mais réclame ce qui est de droit. Les services sociaux de base devraient être pourvus au bénéfice des populations, partout. Qu’une cité soit électrifiée, que des routes soient faites ou que la traversée d’un fleuve soit facilitée soit par un pont en amont ou en aval, soit par un bac plus performant etc, rien de plus normal. Or la RDC des politiciens peu crédibles, ne manque pas du potentiel pour faire face à pareils besoins éprouvés par les Luoziens, par exemple. C’est dommage et ridicule vraiment, que du temps soit toujours perdu et que des populations entières soient toujours sacrifiées, mais auxquelles on revient pourtant à l’approche des scrutins électoraux, pour mendier leurs voix. On les abandonne tout de suite après qu’on a obtenu ce qu’on cherchait. Bref, face aux difficultés par rapport aux services sociaux de base, touchant un peuple, celui-ci est en droit de crier sur le toit et d’interpeller, à temps et à contretemps, le pouvoir public», s’est-il emporté.

Judith Suminwa tient à réussir son mandat. Première femme congolaise élevée à ce poste de responsabilité elle n’a de cesse qu’elle honorer celui qui a placé sa confiance en elle, Félix Tshisekedi en la nommant Première ministre et sa tribu réputée respectueuse des valeurs comme l’intégrité morale, l’honnêteté, le respect de la parole donnée, le respect du bien commun…

Kléber KUNGu,

de retour de Luozi

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