Le monde entier a célébré le 28 septembre, la Journée internationale de la dépénalisation de l’avortement. » Une occasion pour nous de célébrer les progrès accomplis depuis la publication au journal officiel de la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples (Protocole de Maputo), ce traité régional qui autorise l’accès à l’avortement dans certaines conditions, qui en RDC a servi de fer de lance pour améliorer l’accès et la qualité aux soins d’avortement dans le pays et surtout de réduire le recours à des avortements clandestins sécurisés qui souvent sont à la base des conséquences les plus ultimes très et de décès maternel« , a déclaré le directeur pays de l’Ong internationale Ipas, au cours d’un entretien dimanche à Kinshasa.
Docteur Jean-Claude Mulunda a fait savoir que la RDC a accomplis plusieurs progrès. Il s’agit notamment du développement de la stratégie générale de communication sur les soins complets d’avortement centré sur la femme qui a été validée par le ministère de la santé de la RDC. Cette stratégie, a-t-il poursuivi, est utilisée par les agents communautaires pour informer la communauté des risques qu’il y a à tenter de recourir aux avortements clandestins quelques soient les raisons, à toujours s’adresser à un prestataire formé pour obtenir de plus amples détails qui peuvent orienter leurs décisions mais aussi bénéficier des soins sécurisés tels que stipulés dans le PM. Un progrès important qui permet aux congolaises d’accéder à des informations de qualité. Aussi, du côté de l’engagement du système judiciaire en faveur de l’implémentation de l’article 14 du PM. Des étapes importantes ont été franchie grâce à la collaboration entre Ipas, le secrétariat permanent du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et la Cour Constitutionnelle, le développement du module de formation du Magistrat, la disponibilité de commodités, des médicaments et des nouvelles technologies permettant d’offrir les soins de qualité ainsi que la formation des sages-femmes qui a changé la donne.
Plus de 20.000 clientes par an
Pour le directeur pays de Ipas, à ce jour, des milliers de femmes et de jeunes filles congolaises ont accès aux soins d’avortement de qualité grâce à la collaboration entre le ministère de la santé et Ipas qui soutient à travers le pays plus de 150 formations sanitaires et près de 250 pharmacies qui donnent des informations et des orientations sur comment les femmes peuvent éviter les voies clandestines et aller vers les voies tracées par le ministère de la santé. Selon lui, à moyenne, c’est autour de 20.000 clientes par année avec plus de 50% des Adolescentes et des jeunes. Près de 10.000 Adolescentes et jeunes sont capables de poursuivre leurs cursus scolaires et académiques grâce entre autres à ces soins d’avortement sécurisé disponible, accessible, presque gratuitement à toutes les bourses et surtout proches de la communauté.
Puis, Dr Jean-claude Mulunda a souligné que l’éducation de la fille va contribuer à la réduction des inégalités entre les hommes et les femmes et nous aider à construire une société égalitaire. Vu que les grossesses non désirées sont souvent la cause de rejet des jeunes filles de l’école qu’elles soient issues du vol et de l’inceste. Le fait que les femmes, jeunes filles, les adolescentes aient l’accès à l’information, aux soins de qualité et peuvent continuer leurs études est un progrès important pour l’avenir de la parité et de l’égalité en RDC, a-t-il soutenu.
Plusieurs challenges
Ensuite, Docteur Jean-Claude Mulunda est convaincu qu’il y a plusieurs défis à relever concernant les soins compléts d’avortement centré sur la femme. Il est important d’intégrer les soins complet d’avortement centré sur la femme dans la stratégie nationale de couverture santé universelle, a-t-il évoqué. A l’entendre, ce sujet par lui seul couvre 30 % de mortalité maternelle, en plus, c’est la deuxième principale cause de la mortalité maternelle en RDC. » Il est crucial que le plaidoyer soit engagé et que les décideurs prêtent attention à cette question d’avortement clandestin et puissent progressivement intégrer dans la nouvelle stratégie de couverture santé universelle, les soins compléts d’avortement centré sur la femme, ceci sera une justice pour les femmes et les filles de plusieurs provinces qui n’ont pas encore la possibilité d’accéder aux soins complét d’avortement centré sur la femme même en cas de viol ou encore en cas d’inceste« , a-t-il fait remarquer.
La couverture santé universelle est une opportunité de faire le passage à l’échelle des soins complet d’avortement centré sur la femme et permettre à ce que ces soins soient disponibles et beaucoup plus proches de la communauté, à mentionné Dr Jean-claude Mulunda.
En deuxième lieu, il est important de s’assurer que les lois du pays soient en accord avec les traités régionaux et Protocole que la RDC a ratifié. Il y a donc une urgence de travailler pour s’assurer que le PM et le code pénal disent la même chose avec les lois existantes. Puis, il est temps de commencer à préparer à faire une évaluation, de voir la contribution des soins complet d’avortement centré sur la femme par rapport à l’amélioration du bien-être de la femme, réfléchir à aller au delà de la PM.
Enfin, il y a nécessité de vulgariser le Protocole de Maputo. » Il y a toujours des acteurs à tous niveaux qui ignorent soit ont attendu parlé du PM mais ne connaissent pas le contenu. D’autres encore ont lu mais ont mal interprété. Il est important de lire le PM avec son annexe aussi lire les observations générales numéro 2 qui sont un complément d’informations pour que les pays ne puissent pas interpréter à sa façon donc le législateur africains à prévu une explication de chaque mot qui est repris dans cet instrument juridique régional« , a conclu le directeur pays de Ipas.
Pour rappel, Ipas est une organisation internationale, partrnaire du gouvernement de la République, engagée dans la promotion des droits sexuels et reproductifs travaille avec les organisations des femmes, des avocates pour le bien-être des congolaises.
Mathy Musau