Dans une homélie d’une forte interpellation à l’endroit des autorités du pays et d’encouragement au peuple manianga, Mgr André-Giraud Pindi a encouragé ce peuple au travail sans relâche malgré les promesses non tenues des politiciens. « Le manianga est un peuple fort, travailleur qui refuse de disparaitre», a-t-il encouragé sous des applaudissements des chrétiens et de nombreux invités rassemblés en grand nombre à la paroisse Notre-Dame de Fatima Luozi le dimanche 1er septembre.
«C’est un peuple qui a envie de vivre. Le fleuve n’est pas une barrière pour le Manianga. La pêche est artisanale et dangereuse, mais le peuple manianga continue à pêcher dans ce fleuve. Le bac de Luozi, parfois un tas de ferraille rafistolée, bricolée à chaque traversée. Mais le peuple tient bon. Mais ce peuple refuse de disparaitre. Malgré des promesses non réalisées, malgré l’électricité promise et qui n’est pas encore là, mais le peuple tient bon et refuse de disparaitre. Voilà un vrai peuple», a renchéri le prélat hyper inspiré.
Toutefois, ie prédicateur du jour a fustigé le comportement de ce même peuple devenu trop demandeur et mendiant en demandant beaucoup de choses. «Nous sommes devenus un peuple de demandeurs. On demande à tout moment, on demande trop», a-t-il fustigé.
Par conséquent, il a appelé à ce peuple de ne pas adresser des demandes à la Première ministre.
« Ne demandez pas trop à la Première ministre. Elle connaît déjà les problèmes, parce qu’elle est fille natale kongo», a-t-il conseillé.
Pourquoi ? « C’est nous qui devons la porter pour qu’on dise un jour «une maman Kongoa dirigé ce pays et le pays est allé de l’avant»
Pour montrer les talents entrepreneuriaux du peuple manianga qui a produit beaucoup d’hommes et de femmes de valeur dans bien des domaines de la vie, Mgr André-Giraud Pindi a épinglé quelques-unes des réalisations.
«Qui ignore le Centre de recherche pharmaceutique de Luozi (CRPL)? Qui ne connait pas le Manadiar, le Manalaria, le Manacovid? Cela, a-t-il conclu, a été fait par des efforts locaux. On n’a pas attendu qu’on vienne d’ailleurs pour faire de Luozi cette belle histoire qu’il possède», a encensé le prédicateur.
«Nous pouvons faire quelque chose. Alors, travaillons. Continuions à travailler. Ne soyons pas des mendiants. Mettons la main à la terre et travaillons. Que la parole de Dieu entre et bénisse les 10 secteurs de Manianga (…). Que Dieu entre dans ces terres pour qu’elles continuent de produire des hommes et des femmes de valeur dont nous sommes fiers aujourd’hui», a-t-il conclu en citant la Première ministre et la sénatrice Ngudianza comme deux femmes kongo de valeur.
Auparavant, il a fustigé la hyperreligosité du pays qui ne le fait pas avancer parce que le peuple ne met pas en pratique la parole de Dieu.
«Notre pays est plein de religions. Il n’y a pas un pays comme le Congo où on trouve autant de religions. On prêche même la parole de Dieu dans des bus, même dans des auditoires des étudiants . Beaucoup de gens prient dans notre pays, il y a beaucoup d’Eglises. Il y a l’impression qu’il y a plus d’Eglises que de fidèles. Il y a plein de «prophètes», il y a plein d’ «évangélistes», de pasteurs, de prédicateurs. Mais il ya un réel problème de changement de mentalités. Il ya un réel problème de culture, de changement de vie. Le banditisme, la violence, la méchanceté, les vols, les viols, la cupidité continuent à faire du chemin. Cela veut dire que toute cette parole de Dieu ne passe pas dans la vie. Dieu nous interpelle : il faut mettre sa Parole en pratique», a fait remarquer Mgr André-Giraud Pindi.
Et d’interpeller toute la communauté chrétienne de Luozi : « Vous les chrétiens de Luozi, toutes confessions confondues, mettez la parole de Dieu dans les cœurs et vivez cette Parole. Les Églises doivent travailler pour la purification des cœurs».
De Kléber KUNGU, envoyé spécial à Luozi.