AU REGARD DES STATISTIQUES DE JUILLET FACE AUX DONNEES DE JUIN 2024 : Le BCNUDH note une augmentation de 20% des violations des droits de l’homme en RDC

Le nombre de violations et d’atteintes aux droits de l’homme est passé de 333 cas, au mois de juin, à 400 cas en juillet 2024. Ce chiffre représente une augmentation de 20 % par rapport au mois de juin de l’année en cours, révèlent les principales tendances des violations des droits de l’homme documentées par le BCNUDH en République démocratique du Congo en juillet 2024.

 Au cours du mois de juillet 2024, le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme (BCNUD) a documenté  au total 400 violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire de la RDC. Ces violations ont fait 1487 victimes, dont 767 hommes, 140 femmes, 80 individus de genre et âge inconnus, 55 garçons, 40 filles et un enfant de genre inconnu. Comparé au mois de juin, ce chiffre représente une augmentation de 20%. 

Selon le BCNUDH, cette augmentation  » pourrait s’expliquer par les nombreux incidents enregistrés dans le contexte de la violence armée dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri.

 Les membres de groupes armés ont continué de commettre des attaques contre les populations civiles dans les territoires de Beni, Masisi, Lubero, Mambasa et Djugu, entrainant de graves violations et atteintes aux droits de l’homme.

Plus des violations dans les provinces en conflits

Les provinces en conflits ont enregistré plus des violations que celles non affectées par le conflit. Dans les provinces en conflits, 340 violations et atteintes aux droits de l’homme ont été enregistrés, ce qui représente une augmentation du 15% par rapport au mois précédent qui était de 291. Le nombre de victimes enregistrées a également augmenté de 24%  notamment dans les Nord Kivu et du Sud Kivu. Le BCNUDH a documenté 892 victimes au mois de juillet (621 hommes, 129 femmes, 80 victimes de genre et âge inconnus, 40 filles et 29 garçons), ayant fait un total de 262 victimes d’exécutions extrajudiciaires ou sommaires (198 hommes, 47 femmes, huit individus de genre et âge inconnus, six garçons et quatre filles).

Dans les provinces non affectées par le conflit, le BCNUDH a documenté 60 atteintes aux droits de l’homme contrairement au nombre des cas qui était de 40 en juin, soit, soit une augmentation de 50%. Des cas de violations du droit à la liberté et à la sécurité de la personne dans les provinces du Haut -Katanga et de Kinshasa au cours des manifestations publiques expliquent cette tendance.

Augmentation des violences sexuelles

D’après les statistiques, les cas des violences sexuelles liées aux conflits (VSLC) sur des victimes adultes ont été aussi en hausse en juillet 2024 par rapport à juin. Il ya eu au total 19 incidents des VSLV qui ont fait 35 victimes, particulièrement des femmes contre sept victimes pour le mois précédent. Parmi ces cas l’on signale notamment des cas des viols, d’exécution des victimes et des cas d’enlèvement, de nudité forcée.

Les principaux auteurs des violences sexuelles se recrutent parmi les rebelles du M23, les factions Nyatura, les FDLR et la CODECO. Les agents de l’Etat sont aussi du nombre en ce qui concerne des cas des violences sexuelles liées aux conflits. La province du Nord-Kivu a enregistré le plus grand nombre de victimes des violences sexuelles avec 29 femmes. L’Ituri vient en deuxième position avec quatre femmes suivi de Maniema avec deux femmes.

Diminution des violations graves affectant des enfants

On peut se frotter les mains parce qu’au cours du mois de juillet 2024, les violations graves affectant des enfants dans le cadre du conflit armé ont diminué. De 455 cas  au mois de juin, 88 seulement on été documentés en juillet. Ce qui représente une diminution de 81 % par rapport au mois de juin. L’enlèvement a été la violation la plus fréquente avec 33 cas, suivi du meurtre et mutilation avec 3,  du recrutement et utilisation avec 20 cas.

Condamnations à la peine de mort

Le BCNUDH a documenté 14 violations et atteintes aux droits de l’homme liées à l’espace démocratique ayant fait 28 victimes, tous des hommes. Ce nombre représente une augmentation par rapport à celles documentées au cours du mois de juin 2024 qui était de 3 violations avec 3 victimes. Ces violations ont été commises par des membres des groupes armés, des agents de l’Etat  par des éléments de forces étrangères. Les violations et atteintes documentées pendant la période considérée sont des violations du droit à la liberté de la personne, du droit à la liberté d’expression et d’opinion, du droit à l’intégrité physique, du droit à la vie, et droit à la liberté de circulation.

Au cours de la période sous examen, le BCNUDH dit avoir constaté un nombre croissant de condamnations à la peine de mort prononcées, principalement par des tribunaux militaires. C’est le cas notamment du tribunal militaire de garnison de Butembo-Lubero qui a condamné 52 soldats des FARDC à la peine de mort pour meurtre, lâcheté et fuite devant l’ennemi, pillage et dissimulation de biens. Lors d’une audience foraine soutenue par le BCNUDH, la Cour militaire de l’ancienne province du Kasaï Occidental, siégeant en appel en matière pénale, a commué les peines de mort prononcées à l’encontre de 6 accusés pour plusieurs faits dont les crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Dans le cadre de son accompagnement au Gouvernement et à la société civile congolais, le BCNUDH a organisé sur l’ensemble du territoire au moins 13 activités au profit de 1154 personnes dont 825 hommes et 329 femmes.

Dina BUHAKE Tshionza

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