La Société minière de Bakwanga (Miba) traverse une situation extrêmement difficile depuis plusieurs années. Si elle était une société privée, elle aurait déjà mis la clé sous paillasson. Mais étant une entreprise publique et vu le rôle éminemment social et économique qu’elle joue au pays en général, et dans l’espace Kasaï en particulier, l’Etat ne peut pas se permettre de déclarer sa faillite. Toutefois, face au grave danger qui menace cette société, le gouvernement est invité à réagir vigoureusement pour la sauver et éviter sa disparition.
L’analyse minutieuse faite par les experts indique que plusieurs causes sont à la base de cette crise, notamment la spoliation et l’occupation illégale de ses concessions. C’est pourquoi, informé de cette malheureuse situation, le ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux Constant Mutamba, a saisi le procureur général de Mbuji-Mayi pour lui demander d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs présumés de cet acte répréhensible.
Outre la spoliation de ses concessions, la Miba est également victime de l’aliénation de son patrimoine immobilier, dont les auteurs sont pour la plupart ses propres cadres. Les villas autrefois construites pour ces derniers ont été vendues à des tiers aux dépens de la société et du personnel. De même qu’il convient de poursuivre et sanctionner les spoliateurs des concessions, de même il faut traquer ceux qui ont dépouillé cette entreprise minière de ses villas.
Un autre mal qui ronge la Miba concerne l’invasion de ses sites miniers par des creuseurs clandestins qui se comportent comme dans un territoire conquis, sous la barbe des gardes de cette entreprise. À examiner de près, la Miba est victime de l’inconscience de ceux qui devraient la protéger pour l’intérêt supérieur des communautés kasaïennes. Mais malheureusement, le comportement de ces inciviques a causé des conséquences incalculables sur la vie de plusieurs millions de Congolais. Aujourd’hui, la ville de Mbuji-Mayi s’est dépeuplée à cause de ce phénomène qui a provoqué un exode massif des jeunes vers Kinshasa et Lubumbashi.
Pour revenir à l’instruction du ministre d’ État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux au procureur général de Mbuji-Mayi, il avance comme motif le fait qu’il existe des lotissements anarchiques, en violation de la loi foncière et des règles de l’urbanisation et habitat par un groupe de personnes appelées des autochtones et ce, en complicité avec certains services de l’ État de la province qui spolient et occupent illégalement les concessions du domaine public de l’Etat appartenant à la Miba.
En conséquence, pour faire respecter et sécuriser le patrimoine foncier de cette société et maintenir la paix sociale, le ministre Constant Mutamba demande au procureur général de Mbuji-Mayi d’instruire tous les services, y compris la police judiciaire afin d’interpeller et d’engager des poursuites judiciaires contre tous ces hors-la-loi.
Par ailleurs, dans le même registre, le gouverneur de la province du Kasai Oriental a signé dernièrement un arrêté suspendant les travaux de lotissement querellés sur le site Mitembela, propriété de la Miba.
Alors que la Miba n’a besoin que d’environ 30 millions de dollars américains pour la relance de sa production afin de redonner vie au grand Kasaï, il se trouve des citoyens impénitents qui posent des actes empêchant le réveil de cette entreprise minière. C’est ce qui justifie la colère de la population du coin qui en appelle à des sanctions sévères contre ces spoliateurs.
Muke MUKE