Le gouvernement central a accueilli favorablement la déclaration récente du département américain dénonçant la fraude et la contrebande minières entretenues par le Rwanda dans sa partie orientale.
Selon le communiqué de presse du gouvernement congolais publié hier jeudi 10 juillet, cette prise de position américaine « conforte son action engagée notamment contre la firme Apple dans l’objectif de faire la lumière sur les sources d’approvisionnement en minerais stratégiques puisés illégalement dans son territoire national mais commercialisés par le Rwanda« .
Le gouvernement congolais a remercié par la même occasion,les États-Unis d’avoir appelé à la réforme des initiatives de traçabilité déficientes pour une plus grande transparence et des mécanismes de diligence plus robustes de la part des entreprises intermédiaires, y compris américaines.
Il les invite à établir leurs chaînes d’approvisionnement à partir de la République Démocratique du Congo autant que l’installation de leurs fonderies et raffineries dans le but de rétablir le cercle vertueux et de mettre fin au pillage des ressources naturelles au prix du sang de ses paisibles citoyens.
A cet effet, il l’encourage à tirer les conséquences de cette nouvelle dénonciation en prenant des sanctions et mesures appropriées contre les contrebandiers et receleurs des minerais Congolais.
Il a également lancé un appel à manifestation d’intérêt à destination de tout opérateur économique désireux d’investir dans l’industrialisation des minerais 3T (étain, tantale, tungstène) et de l’or en RDC.
Par ailleurs, Kinshasa a réaffirmé sa détermination à poursuivre ses efforts en matière de traçabilité et de diligence raisonnable afin de garantir des chaînes d’approvisionnement responsables dans ces secteurs stratégiques.
Une nouvelle évaluation de toutes les initiatives de traçabilité des minerais sera prochainement réalisée pour s’assurer de leur mise en conformité avec les standards internationaux, a encore fait savoir le communiqué.
Pour rappel,les États-Unis ont exprimé récemment leur vive préoccupation face au commerce illégal des minerais extraits dans l’est conflictuel de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans une déclaration officielle, le département d’État américain a pointé du doigt certains réseaux qui exportent massivement l’or et le tantale congolais vers le Rwanda et l’Ouganda avant de les acheminer vers les principaux pays de raffinage.
Selon Washington, ces chaînes d’approvisionnement opaques profitent directement ou indirectement aux nombreux groupes armés qui déstabilisent l’est de la RDC depuis plus de vingt ans. Elles perpétuent les violences en finançant les milices et en contournant l’embargo sur les minerais de conflit. De plus, ces réseaux souvent corrompus impliqueraient l’exploitation illégale des mines artisanales et des violations des droits humains comme le travail forcé ou les violences sexuelles.
Bien que des normes et des mécanismes de traçabilité aient été mis en place ces dernières années sous l’égide de l’OCDE, le conflit persistant complique leur application effective selon les États-Unis. La reprise des combats en 2023 aurait même accentué les risques. Washington appelle dès lors à plus de transparence de la part des entreprises importatrices et des pays tiers, ainsi qu’au renforcement des contrôles le long de la chaîne d’approvisionnement.
Cette prise de position américaine fait écho aux craintes croissantes du secteur privé, soucieux d’éviter tout lien avec des minerais non conformes. Les États-Unis entendent poursuivre leurs efforts pour transformer ces réseaux illégaux en un commerce légal et responsable, au bénéfice du développement économique et de la stabilité en RDC. Merci