Les experts de Fichtner ont entamé, hier mercredi 19 juin, les travaux d’inspection des installations du barrage hydro électrique de laTshopo pour la faisabilité de sa rénovation, à Kisangani, chef – lieu de la province du même nom, dans le Nord- Est de la République démocratique du Congo.
«Nous sommes ici pour inspecter et nous rendre compte de l’état des installations de la centrale hydroélectrique de la Tshopo afin de nous rendre compte de son état et des actions imminentes à mener dans le cadre de sa réhabilitation totale», a déclaré M. Serge Tshimanga, Expert équipements E&M, Fichtner. Accueillie par un comité de la Société nationale d’électricité (Snel), l’équipe Fichtner avait présenté son calendrier de travail au cours d’une réunion informelle qui était organisée le dimanche 16 juin.
L’équipe de Fichtner a effectué une visite générale de l’aménagement, en commençant par la prise d’eau, le canal d’amené mais aussi la centrale comme poste de départ. La délégation a poursuivi sa visite au niveau du site où sera implanté la centrale Tshopo 2 qui a été déterminé par les études antérieures. Il est prévu, dans cette même mission, l’extension de la centrale hydroélectrique dans le cadre des améliorations de la desserte en énergie électrique dans cette partie de la République. Cette extension va permettre de gagner en moyenne 20 mégawatts avec Tshopo 2 en plus de ce que Tshopo1 produit pour continuer à desservir la population de Kisangani. Selon les experts, pour cette centrale construite dans les années 50, les grandes actions de réhabilitation pour ce type d’installation interviennent seulement après 50 ans de durée d’exploitation. «S’il faut soustraire les 50ans d’exploitation, les actions nécessaires à mener seraient focalisées sur le groupe 2 et 3», a martelé M. Tshimanga. Pour ce qui est du groupe 1, certaines actions mineures sont en cours d’études. Après inspection et études, l’équipe va évaluer les équipements nécessaires afin de pouvoir remettre rapidement l’ouvrage en service car son délai de réhabilitation est de court terme, soit 12 mois.
Nécessité de maintenance des machines en vue de maintenir la production
Pour M. Serge Tshimanga, la mission de l’équipe de Fichtner a deux volets. Le premier volet consiste à faire les études de réhabilitation, le second, c’est d’apporter un support à la Snel sur les questions d’acquisition des pièces de rechange et une politique de maintenance qui va permettre à maintenir la production en électricité en attendant les études de faisabilité pour les rénovations car il y a une urgence pour éviter de manquer l’énergie , a-t-il expliqué. «Les équipements sont en fin de vie et nous avons constaté des fuites et sont très corrodées, il y a quelque chose à faire mais en deuxième temps probablement», a fait savoir pour sa part, M. Laurent Mivelaz, expert en équipements hydromécaniques.
La priorité reste l’énergie qui est en déficit, actuellement il n’y a qu’un groupe en fonction sur le réseau. «Avec une machine, il n’y a pas de garantie. Ce volet va permettre de faire des acquisitions des pièces qui permettront tant soit peu à garantir une production en attendant la finalité des études en cours», a-t-il fait savoir. Compte tenu de l’état de durée de vie d’exploitation des machines, une réhabilitation est nécessaire pour garantir la desserte. «Le groupe 2 et 3 doivent normalement subir une réhabilitation mais pour passer à la réhabilitation, il va falloir d’abord garantir l’alimentation de la ville en desserte», a indiqué M. Jean Claude Lokombi, responsable de production et transport Nord-est. «Dans un premier temps, il va falloir assurer la maintenance de ce qui existe, car, pour le moment, la centrale de Tshopo n’a pas de réserve» a rapporté M. Lokombi. Les coûts de la réhabilitation totale et de la construction de la nouvelle centrale (estimée pour 5 ans) seront déterminés après l’évaluation des études en cours. La Snel fournit des efforts avec les moyens du bord, en faisant des travaux remarquables pour essayer de remettre en service le groupe 3 qui est actuellement arrêté. Arrivés à Kisangani dimanche 16 juin 2024, ces experts vont travailler au maximum trois semaines pour récolter les éléments nécessaires en vue de ressortir ce qui va aller à la pratique de la réhabilitation de la Tshopo. ACP