De la vaste forêt de Damseaux située au quartier Sebo dans la commune de Mont Ngafula, à quelques encablures de l’Université catholique au Congo (UCC), il ne reste plus rien. Toute la verdure qui faisait la fierté de ce coin de Kinshasa a été sauvagement détruite sans que le ministère de l’Environnement et les autorités communales et de la ville ne puissent réagir. Cette indifférence étonne plus d’un Congolais, en même temps qu’elle révolte les défenseurs de la protection de l’environnement.
La RDC est déclarée pays solution dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique en raison de sa réserve forestière. Mais certains actes qui sont posés sur le terrain contrastent avec cette considération que l’humanité a envers notre pays. La déforestation sauvage que vient de subir la forêt de Damseaux dépasse tout entendement et constitue la preuve la plus palpable de nos propos.
Selon les informations dignes de foi recueillies auprès des populations riveraines de cette grande réserve forestière, des chefs coutumiers de la contrée seraient à la base de cette situation dramatique. Cependant, personne de ce côté-là ne sait expliquer exactement ce qui s’est produit après l’invasion de cette concession et la mort subite de l’un des chefs coutumiers ayant participé à cette opération. Comme il fallait s’y attendre, des folles rumeurs circulent dans tous les sens. Quoi qu’il en soit, le vin est déjà tiré, il ne reste plus qu’à le boire. L’homme est parti, et la forêt a disparu. À présent, le gouvernement doit vite agir.
Cet acte barbare est intervenu au moment où Kinshasa ploie sous des fortes chaleurs que la population supporte très difficilement. Selon le Directeur général de Metelsat qui s’est exprimé dernièrement sur la chaîne de télévision nationale, cette situation est la conséquence du déboisement de plusieurs arbres que la capitale a connu ces dernières années. Au lieu de sauvegarder les quelques rares arbres qui véhiculent encore l’air frais dans la métropole rd congolaise, des inciviques se sont permis de les détruire. En principe, l’autorité compétente devrait sanctionner cet acte.
Dans le même registre, il convient de stigmatiser l’exportation anarchique des grumes à l’état naturel vers le vieux continent. Ces grumes proviennent de l’exploitation des concessions forestières alors qu’il existe une loi qui interdit ce type d’opération, le but étant de créer des chaînes de valeur de ces ressources naturelles.
Malheureusement, le ministère de l’Environnement et Développement durable qui aurait dû veiller à l’application stricte de cette instruction, regarde la situation comme si elle était normale. Ce qui est une attitude incompréhensible et condamnable pour une autorité censée être la première protectrice du patrimoine forestier.
La place que la RDC occupe dans la lutte contre le réchauffement climatique, pays dit solution par les Nations unies, veut que le Gouvernement prenne le taurreau par les cornes pour être pris au sérieux. Car, ne pas réagir face à la destruction de nos forêts et laisser impunis les auteurs de ces actes répréhensibles, serait considéré comme leur complice.
Par ailleurs, l’Assemblée nationale est appelée à débattre de la nouvelle loi foncière où les prérogatives des autorités coutumières sont clairement déterminées, afin de mettre définitivement fin à leur extravagance dans ce secteur vital de la vie nationale. Nul n’ignore que ces chefs traditionnels sont à la base de nombreux conflits fonciers en souffrance dans les cours et tribunaux, et aussi source des tiraillements entre des communautés. Le moment est venu de remettre l’ordre dans ce secteur.
Le futur gouvernement dont le Premier ministre vient d’être nommé hier soir a beaucoup de chats à fouetter. Il n’ y a aucune raison de festoyer si on entre dans un gouvernement de ce type dont la population attend beaucoup de choses. Muke MUKE