Entre l’Eglise catholique de Kinshasa et le régime politique de la République démocratique du Congo, la guerre est ouverte. En témoigne la récente correspondance du Procureur général près la Cour de cassation datée du samedi 27 avril 2024. Dans cette missive, en effet, Firmin Mvonde Mambu ordonne l’ouverture d’une information judiciaire à charge du Cardinal Fridolin Ambongo, l’Archevêque de Kinshasa.
Dans cette lettre, adressée au Procureur général près la Cour d’appel de Matete, Firmin Mvonde déplore ce qu’il qualifie de « comportement séditieux entraînant faits infractionnels à charge de Monsieur le Cardinal Fridolin Ambongo».
L’officier du ministère public affirme avoir observé dans le chef du Prélat catholique, «au moment où le pays fait face à la guerre dans sa partie orientale, une constance des propos séditieux tenus lors des points de presse, interviews et autres sermons, de nature à décourager les militaires des Forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi incitatifs à la maltraitance par les rebelles et autres envahisseurs des populations locales déjà meurtries par autant d’années de déstabilisation».
Aux dires de Firmin Mvonde, le Cardinal Fridolin AMbongo, invité à son office pour un échange autour de certains dossiers en instructions en date du 25 avril, a décliné l’invitation.
Devant ce qu’il estime comme «l’évidence de ces comportements qui s’analysent en faits infractionnels envers et contre la patrie», le Procureur général près la Cour de cassation lève le ton : «Je vous ordonne d’ouvrir une information judiciaire à charge du prélat susvisé qui violente délibérément les consciences et semble trouver un plaisir à travers ces faux bruits et autres incitations des populations à la révolte contre les institutions établies et aux atteintes contre les vies humaines ».
« Agir autrement s’analysera en déni de justice de votre part et votre inactivisme sera considéré comme un fait de complicité avec les faits répréhensibles évoqués ci-hauts», martèle Firmin Mvonde.