L’ex-Hôpital général de référence de Kinshasa (HGRK), ex-Mama Yemo, est en pleine rénovation totale. À lire les écrits affichés sur le grand bâtiment érigé sur l’ancien emplacement des pavillons 2 et 5, cette formation hospitalière, le plus grand et le plus important hôpital du pays, va changer d’appellation. Elle s’appellera désormais Centre hospitalier universitaire renaissance.
Les travaux de construction de nouveaux édifices, d’architecture moderne, sont en phase de finition. La première partie qui est déjà terminée n’a pas encore été inaugurée. Une fois tous les travaux achevés, on aura de la peine à reconnaître ce qu’était cet hôpital était hier.
Les informations dignes de foi recueillies sur place renseignent qu’, avec les équipements pimpants neufs de dernière génération dont sera doté ledit centre hospitalier, il n’y aura pas de motif de transférer les malades vers l’extérieur du pays.
BESOIN DES FORMATIONS EN FAVEUR DES MEDECINS
C’est pourquoi, il importe que le gouvernement, par le biais du ministère de la Santé publique, organise des formations au bénéfice des médecins de ladite formation hospitalière pour le renforcement de leurs capacités, afin qu’ils soient à la hauteur de la nouvelle technologie devant laquelle ils vont se retrouver.
Cependant, outre la formation scientifique, il importe d’inculquer une autre mentalité dans le chef des médecins et leurs auxiliaires surtout les infirmiers. Ce qui évitera aux malades et leurs familles de continuer de vivre les spectacles insupportables d’hier. L’éthique professionnelle est foulée aux pieds. Les médecins ne respectent plus souvent le serment d’Hippocrate qu’ils ont prêté en public avant de débuter leur carrière. Bref, le désordre est très manifeste dans cet hôpital à qui le pouvoir en place est en train de donner une cure de jouvence exceptionnelle.
DES MEDECINS QUI DISPOSENT DE LEURS POLYCLINIQUES PRIVEES
Concernant particulièrement les médecins, il importe de reconnaître que leur comportement souvent décrié est dû au laisser-aller des autorités à leur endroit. Cette complaisance n’est pas observée seulement envers les médecins de l’ex- Mama Yemo, mais également envers tous ceux qui travaillent dans les hôpitaux publics.
À titre indicatif, on peut citer les cas de ces hommes en blouse blanche qui disposent de leurs propres polycliniques. Il est un secret pour personne que leur cœur bat le plus souvent pour leurs biens privés où ils passent le clair de leur temps. Entre temps, ils consacrent seulement quelques heures dans les établissements hospitaliers de l’Etat pour quelques consultations effectuées vaille que vaille, Il y en a qui déterminent même le nombre de malades qu’ils vont recevoir par jour. Que des fois a-t-on vu certains détourner des malades en les orientant vers leurs centres privés. Il s’agit là d’une concurrence déloyale vis-à-vis de leur employeur, l’Etat congolais. Ce qui constitue une faute professionnelle très grave. Sous d’autres cieux plus regardants, une telle infraction est sanctionnée sévèrement, jusqu’à la révocation du fauteur.
Cumulards qu’ils sont pour la plupart d’entre les hommes en blouse blanche, ils doivent effectuer des navettes entre les hôpitaux de l’Etat et leurs centres privés pour s’occuper de leurs patients. Pourtant, ils sont payés mensuellement par le Trésor public. En dépit de ce comportement, ils ne s’empêchent pas de réclamer chaque année l’augmentation de leurs honoraires.
LE PERSONNEL NON MEDICAL N’EST PAS UN MODELE
À la suite des médecins, le personnel non médical est loin d’être un modèle ni exempt des critiques car il se conduit souvent en tracassier vis-à-vis des malades et de leurs gardes en leur imposant des frais non reconnus par les autorités. En plus, ils revendent aux patients à des coûts élevés les produits pharmaceutiques non utilisés par les malades décédés alors qu’en pareille circonstance les prix auraient dû être attractifs.
Un tableau fort sombre qui ternit l’image de ce grand hôpital qu’un musicien congolais a mis en exergue dans une chanson devenue très célèbre et qui lui a coûté la colère de ceux qui s’étaient sentis visés. Aujourd’hui, la population en appelle à des mesures drastiques pour que la modernisation de cet hôpital ne se limite pas uniquement à l’aspect décoratif extérieur et des équipements, mais bien au-delà. Que le vieil esprit disparaisse de la mentalité du personnel qui y preste afin que naisse un nouvel homme semblable aux nouveaux édifices qui font la fierté de la ville de Kinshasa et de la RDC en général.
La même rigueur doit également être imposée à ceux qui gardent les malades pour le respect des règles hygiéniques afin de garder sain l’environnement du nouvel hôpital qui doit justifier son nom de renaissance. Muke MUKE