Dans un communiqué rendu public par le Bureau d’âge de l’Assemblée nationale, le vote des membres du bureau définitif de la Chambre basse du Parlement est fixé au mercredi 8 mai 2024 c’est-à-dire dans plus d’une semaine. Voilà encore une décision qui vient jeter le trouble dans l’esprit des Congolais en bute à des nombreuses difficultés de tous genres. Alors que d’aucuns avaient pensé qu’après la désignation, sous forme de consensus des membres de l’Union sacrée de la nation (USN) aux différents postes, les choses allaient s’accélérer pour la mise en place du Bureau définitif de l’Assemblée nationale, prélude à la formation du gouvernement. Mais contre toute attente, on append que la mise en place du Bureau définitif est repoussée à la semaine prochaine.
Le renvoi à une date lointaine de cette cérémonie ne se justifie nullement étant donné que l’approche concoctée par l’USN a sensiblement facilité la tâche du Bureau définitif à qui incombe cette mission. Il est donc incompréhensible que le président Mboso et ses deux collègues prennent encore du temps alors que le pays traverse une passe difficile, qui ne permet pas un temps si long de tâtonnement. Le manque d’un gouvernement responsable à la tête du pays préjudicie dangereusement la vie de la population. On dirait simplement que la nation est à l’arrêt si l’on voit comment la fonction publique marche actuellement. En l’absence des ministres, tout est bloqué. On vit réellement l’adage selon lequel le chat parti, les souris dansent. Malheureusement c’est la population qui en pâtit.
À cause de l’impasse que le pays connaît actuellement, situation jamais connue dans le passé, il importe de revisiter certains textes qui règlementent le fonctionnement de l’Etat. En fait, on devrait parler du respect des textes et non de la revisitation étant donné que le problème se pose au niveau de l’application des lois en vigueur.
À titre indicatif nous citons le cas d’un article de la Loi électorale qui dispose que tout mandataire, à quelque niveau qu’il preste, doit démissionner de toutes ses fonctions dès lors qu’il se porte candidat à un poste électif.
Malheureusement, cette disposition n’est pas d’application parce que des membres du gouvernement et des mandataires dans les entreprises publiques de l’Etat qui ont postulé lors des élections du 20 décembre 2023, continuent encore à occuper leurs postes jusqu’à l’heure actuelle. Ce qui est une violation flagrante de la loi. Et comme les politiciens congolais ne se mangent pas entre eux, ils laissent tout faire même les turpitudes les plus flagrantes tant qu’ils en tirent des dividendes.
Confier l’intérim aux secrétaires généraux des ministères
L’expérience amère actuelle doit interpeller les autorités congolaises. Il ne faut pas que le pays connaisse dans l’avenir un tel blocage. Par conséquent, nul n’étant au-dessus de la loi, il importe de changer les idées de confier désormais l’intérim des ministères aux secrétaires généraux lorsqu’un Premier ministre et d’autres membres de son équipe se portent candidats à des postes électifs. Car, dans ce cas, le gouvernement est déclaré démissionnaire.
Dans l’ex Zaïre, nous avons vécu une fois pareille expérience durant la 2ème République. Cette expérience n’a pas été un échec. Pourtant, en cette période-là il n’existait pas de fondamentaux de la démocratie comme c’est le cas pour le moment. S’il en est ainsi, pour quel motif les autorités actuelles ne doivent-elles pas recourir à la même pratique dans le but d’éviter le vide dans la marche du pays?
Pour cette raison, le respect de la loi doit s’imposer à chacun et à chacune. Il ne faut pas toujours attendre qu’un supérieur s’interpose pour qu’on se conforme aux lois du pays. La conscience de chacun doit jouer. Si nous pensons que nous devons être des passifs et non des acteurs de changement, nous n’avons pas en nous le patriotisme pour faire avancer notre pays vers des lendemains meilleurs.
Concernant la situation actuelle, comme il n’est pas possible de nommer les secrétaires généraux à la tête des ministères, la solution idoine consiste à rattraper le grand retard pris dans la mise en place du gouvernement, plaque tournante de la marche du pays. Les acteurs politiques sont appelés à se faire hara-kiri pour se passer de leurs egos et privilégier l’intérêt supérieur de la nation. Le peuple a suffisamment pris patience, il veut son gouvernement dans un délai très raisonnable. Muke MUKE