Le P-DDRCS renforce les capacités de ses cadres grâce à l’ONU Femmes et la Monusco

Quarante-six cadres dont 30 femmes du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) sur l’Agenda Femme, paix et sécurité ont bénéficié d’une formation axée sur la stratégie nationale dudit programme, la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU et la prise en charge spécifique de la femme. Un atelier de renforcement des capacités a été organisé à cet effet la semaine dernière à Kinshasa.

Cette activité a été organisée dans le contexte de la clôture du mois de la femme et a été appuyée par l’ONU-Femmes RDC et la Monusco. L’objectif de la formation a été d’outiller les cadres, principalement  les femmes de cette structure, sur la prise en charge de la dimension genre au sein du Programme, en vue de renforcer leur implication dans la recherche de la paix, la sécurité et le développement aux côtés des hommes, étant donné que la femme est la victime majeure pendant et après les conflits armés.

Au terme de ces assises, les participants ont formulé quelques recommandations au P-DDRCS et à ses partenaires. Au programme en exergue, ils ont recommandé de continuer à veiller à la représentation des femmes aux postes de décision en son sein, tant au niveau national, provincial que local pour assurer l’égalité des droits entre l’homme et la femme.

Aux partenaires, ils ont demandé de multiplier les efforts de mobilisation des fonds pour appuyer les projets d’autonomisation des femmes car, ont-ils affirmé, leur pauvreté demeure parmi les causes profondes de leur vulnérabilité. Ils les ont également exhortés d’appuyer les projets d’accompagnement psychosociaux des femmes victimes, bénéficiaires du P-DDRCS afin de leur permettre de retrouver une vie autonome, et de veiller à la participation active des femmes dans le processus de recherche de la paix.

Enfin, ils leur ont suggéré de dupliquer cette même formation en provinces et d’aider celles-ci à élaborer le protocole d’accompagnement de la mise en œuvre de la dimension genre.

L’abbé Jean Bosco Bahala, Coordonnateur national de ce programme, a, dans son mot de circonstance, indiqué que « la femme n’est plus à considérer comme victime« . Pour lui, elle doit être prise comme « acteur majeur dans toutes les phases de résolution des conflits, dans la consolidation de la paix« .

Pour Christelle Tunda, représentante de la section genre de la Monusco, il est essentiel de travailler sur la parité Homme-Femme pour éviter les conflits. « Il est démontré que les pays où la parité est très élevée, ont moins de chances de connaître des conflits. Un Congo paritaire n’est possible que lorsque les inégalités de genre sont transformées, et que les femmes et les hommes peuvent jouir pleinement de leurs droits« , a-t-elle souligné.

Quant à Sylvie Kayomo Bay, Coordonnatrice nationale adjointe du P-DDRCS chargée de l’administration et finances, elle a souligné la prise en compte effective du genre au sein de sa structure conformément à la vision du chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi. À ce propos, elle a laissé entendre que la raison fondamentale qui est à l’origine de la formation dont il est question ici, est de contribuer effectivement au renforcement de la participation pleine et égale des femmes et l’intégration du genre dans les initiatives du P-DDRCS et cela à travers une bonne compréhension de la résolution 1325.

Pour mémoire, le P-DDRCS est un programme national du gouvernement congolais mis en place en juillet 2021. Il met en commun les anciens programmes à savoir, le Programme de stabilisation et reconstruction (Starec) et l’Unité d’exécution du Programme national de désarmement et réinsertion (UEPDDR). Le P-DDRCS se distingue de ces deux derniers par le fait qu’il n’intègre pas l’ex-combattant dans l’armée et ne lui accorde aucune préférence particulière, mais place la communauté au centre d’intérêts.

Son objectif principal est de promouvoir la paix dans l’est du pays, faciliter la cohésion sociale, restaurer l’autorité de l’Etat et booster la relance économique et le relèvement communautaire. Muke MUKE

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